DECRYPTAGE

L’année culturelle de S-quive : ce qu’il ne fallait (surtout) pas esquiver en 2023 !

Publié le

23 décembre 2023

2024 arrive à grand pas avec ses bonnes résolutions... L’occasion, surtout, de faire le bilan. Cinéma, Musique, Littérature, Photographie, Mode, Technologie, Rencontres… Nous vous proposons de revenir sur ce qu’il ne fallait pas esquiver cette année. Souvenirs, au fil des saisons, d’une actualité culturelle retenue par la rédaction.

Dehors, c’est encore l’hiver ! Alors, pour redécouvrir 2023 tranquillement, s’installez-vous au chaud dans les salles obscures, avec du pop-corn salé (parce que, tout comme Santa, tout le monde sait que c’est meilleur !). Au programme, Babylon de Damien Chazelle. Couronné de six Oscars pour La La Land, le nouveau projet du réalisateur franco-américain n’a pas fait l’unanimité et sera un échec auprès du public. Pourtant, Babylon est un film qu’il ne faut pas manquer. Entre amour nostalgique résigné et crainte pleine d’espoir, le réalisateur raconte 100 ans d’histoire du cinéma. Dans sa pellicule, ses mouvements de caméra, le jeu d’acteur de Brad Pitt et de Margot Robbie, ses décors, sa mise en scène… Tout vous emporte dans la frénésie du 7ème art hollywoodien, qui plonge dans la chute vertigineuse de l’avenir. Ce film est organique, nerveux, musical, esthétique, comme on ne peut que rarement en visionner.

Sans transition, on continue de tisser la toile, avec Spider-Man Across The Spider-Verse. Succès critique et public, la suite des aventures de Miles Morales, montre combien le film d’animation à gros budget peut rimer avec cinéma de genre. Fresque à l’esthétique "Kandiskienne", à l’ambiance musicale urbaine, à la mise en scène surréaliste. C’est une œuvre éminemment passionnante à voir d’un point de vue esthétique. Mais, c’est dans son histoire que l’on trouve le plus grand intérêt de redécouvrir le tisseur. Il parle de parentalité, d’abandon, de trouver le courage de continuer, de rester soi-même face à la masse "clonifiée", de choisir et de renoncer, de deuil, d’assertivité. C’est un film d’auteur, pour toute la famille qu’on découvre, et redécouvre, toute sa vie.

La ligne exclusive Off-White™c/o Chicago Bulls

Après l’obscurité d’un projecteur, il est temps de prendre l’air frais. Mais dehors le soleil reste timide, alors on enfile les pièces Chicago Bulls signés Off-White. Comme pour brouiller encore davantage les lignes entre l’art et le sport, tout en perpétuant la vision créative héritée de Virgil Abloh, le label streetwear s’associe de façon inédite à l’équipe mythique de la NBA. Une collaboration sans précédent, qui rend hommage au créateur de la maison, de sa ville natale à sa passion pour le basketball. Des looks forts, qui fusionnent minutieusement mode, sport et confort. Une capsule, qui montre que la mode se situe à l’exact équilibre entre le passé et l’avenir.

©MiaousB

Le printemps s’installe déjà. On veut s’évader dans l’inspiration que la migration ramène de l’autre côté du globe. Quoi de mieux que des expositions pour cela ? Explorer le monde intérieur d’un artiste est un voyage aussi passionnant, que palpitant. Nous commençons par les photographies brutes et poétiques de MiaousB. Des clichés en noir et blanc sincères, fascinants, mais surtout magnifiés par son empreinte singulière. A la fois universelle, et si personnelle ; il s'attache à capturer sa réalité, pour permettre à d’autres d’en saisir ses messages cachés. Une exploration au-delà des clichés, pour grandir dans sa vision de la société. Nous continuons par une seconde exposition : "Où sont les femmes ?" au Palais des Beaux-Arts de Lille. Un chantier colossal, qui veut sortir les femmes-artistes de leur dimension évènementielle, pour les inscrire dans la durée. Le but : ne plus avoir à préciser "artistes-femmes" mais seulement "artistes", et que, d’emblée, le terme soit mixte. Une démarche inclusive engagée par la commissaire Alice Fleury.

Les meufs c’est des mecs bien de Mourad Winter/ Clique Editions

Après un début d’année chargé en émotion, il est temps de prendre des vacances ! On prépare ses tenues de plage les plus sexy. Sans oublier le traditionnel livre qui reviendra plein de sable en septembre. Pour ça, on emporte Les meufs c’est des mecs bien (Clique Editions) de Mourad Winter. Écriture rythmée, humour tranchant et juste, intrigue surprenante et codes actuels. Une œuvre née d’une fiction sur Instagram, puis romancée en 2021. L’écrivain s’attache, tout simplement, à "raconter la vie", avec son style singulier. Cette lecture, c’est une rencontre inclassable. Et c’est tant mieux, que les petites cases volent en éclats avec bienveillance et équilibre ; sous la plume d’un auteur qui s’est mis à l’écriture "sans faire exprès". Après des rires et des larmes, l’été s’achève déjà. La rentrée littéraire arrive à pic pour nous maintenir dans notre élan. Et c’est le premier livre de Panayotis Pascot, La prochaine fois que tu mordras la poussière (Editions Stock), qui ne manquera pas de nous heurter. Avec un style sensible et sans filtre, c’est trois années de vie dépeinte avec humour et franchise. Un roman cathartique sur sa relation avec son père, son homosexualité, sa dépression. Une percée à jour de ses démons, dans un texte profondément humain, dont vous sortirez changé.

La prochaine fois que tu mordras la poussière de Panayotis Pascot / Editions Stock

A peine le temps de revenir à la réalité, qu’on doit repartir ! Habillé de sa plus confortable veste universitaire Off-White, direction la fashion week. Cette année, les compteurs de l’événement ont explosé. Avec une hausse de 30% d’impact médiatique global. Sur les réseaux sociaux, c’est notamment une augmentation de 172% de couverture médiatique sur TikTok. On estime que cette semaine haute couture à eu un impact économique de 499 millions d’euros ! Avec le post-Covid, le luxe ne semble pas une tendance, mais bien un mode de vie assumé et voulu.

Sofiane Pamart à la Maison de l’Amérique latine ©Meyabe

De retour, après avoir rêvé des prochaines tendances, il est temps de se poser dans un fauteuil moelleux. L’automne s’installe doucement. Sa pluie en bruit blanc et ses nuages grisâtres. Il faut un peu de musique, pour redonner de la couleur à  l’ambiance. Noche, le nouvel album de Sofiane Pamart sera parfait. Premier pianiste soliste de l’histoire à faire sold out un Bercy, il est aussi celui qui porte des bobs de maisons pointues, des kimonos majestueux ou des grillz sur les dents. Il nous invite à explorer les nuits chaudes et vivantes de l’Amérique latine. Intime, lumineuse, universelle, cette proposition est une expérience unique pour le cœur et l’âme ! Après ce voyage au bout de la nuit, on explore l’écume des jours, avec l’album Substract d’Ed Sheeran. En douze ans, nombre de certitudes, de chiffres, de records, d’interprétations, ou de questions ont été posées sur cet artiste. Mais, il en reste une, à laquelle personne ne semble s’intéresser à prendre la plume : qui est l’homme derrière le nom ? Avec ce dernier opus, qui clôt son "Mathematics Tour", la popstar nous rencontre pour la première fois. Il semble enfin avoir trouvé sa musique, depuis The Orange Room autoproduit à ses 13 ans. La fin d’un combat à échelle humaine. Le début d’une belle histoire musicale, qu’on ne saurait manquer d’écouter.

Hapta, Lancôme

Les pluies de feuilles ocres laissent place au blanc cristallisé des flocons de neige. C’est l’hiver, les fêtes de fin d’année se préparent. Il est temps de s’apprêter. Pour ça, Lancôme accompagne chacun de nous avec HAPTA. Impossible d’esquiver cette invention, aussi inclusive que technologiquement significative, pour tout à chacun. Le groupe L’Oréal a conçu le premier applicateur de rouge à lèvres pour les personnes à mobilité réduite. Ce sont 50 millions de lèvres, de visages, de beautés et d’identités qui sont concernés au quotidien. Offrant une solution sur mesure, HAPTA, avec sa capacité à pivoter à 360 degrés et à s’adapter à l’utilisateur, offre une expérience de maquillage plus accessible pour tous. Si, bien entendu, nous nous consacrons à toute la culture, il reste impossible de tout couvrir.

Avant de conclure, voici les mentions de quelques temps forts des douze derniers mois, que nous vous conseillons, bien sûr, de ne pas esquiver !

Côté musique, la révélation jazz, Laufey avec son album Bewitched. Une musique pulpeuse et glamour, qui a retenu l’attention de Billie Eilish, BTS et toute la génération Z. Entre nostalgie et avenir, elle vous ancrera, comme nul autre, dans un présent beau comme la vie.

Au cinéma, The Fabelman de Spielberg. Un film dans lequel le réalisateur se raconte pour la première fois. Un conte cinématographique, aussi brillant que le faisceau lumineux qui met en mouvement un art qu’il aime tant.

Dans les librairies, on s’attarde sur les mangas. En 2ème place, des ventes mondiales, Jujutsu Kaisen est l’œuvre de tous les records cette année. Ce manga, est esthétiquement très marqué dans ses dessins, empreints d’une histoire intrigante et caractérisée par des personnages identifiables et palpitants. Si le papier ne convient pas, la qualité, exceptionnelle et époustouflante, de la version animée, vous donnera toutes les raisons de ne plus vous arrêter. En Top 1 du classement, c’est Blue Lock qui trône en maître ! Un battle royal sportif et brûlant, qui ne s’arrête jamais. Des personnages attachants, des attaques spectaculaires, des relations puissantes, des sentiments sincères et des rêves humains. Tout est réuni, pour vous donner envie de mettre des crampons et de tenter votre plus acrobatique retournée !

Pour sortir, nous ne pouvions manquer d’aller voir l’exposition Basquiat x Warhol à quatre mains, à la Fondation Louis Vuitton. L’occasion de découvrir une amitié hors-norme, et des peintures légendaires, qui forgeront la pop culture et influenceront l’art avec un grand "A". Enfin, l’événement qui a marqué cette fin d’année fut le GP Explorer 2. Difficile de ne pas évoquer la seconde édition de la course F4, organisée par Squeezie. En moins de 30 minutes, les 70 000 billets sont vendus. C’est également le record historique de 1,3 millions de viewers sur Twitch. En dehors d’une course amateure, fun, ludique et familiale, nous assistons surtout à l’incroyable histoire d’un homme qui réalise ses rêves les uns après les autres.

Et voilà, nous sommes aux dernières heures du passé, à l’aune du futur. Il est temps de trinquer. Pour cela, nous partons à la rencontre d’Arthur Toscan du Plantier. Favoriser l’accès à la culture, accentuer les liens humains, et l’inclusivité par l’art. Tels sont les objectifs, visés par le programme "1 immeuble 1 œuvre", initié en 2015 par le groupe immobilier Emerige et le ministère de la Culture. L’idée est que diffuser l’art au plus grand nombre suppose un partage des œuvres dans des lieux publics, et pas exclusivement dans un circuit pour initiés. A cela, s’ajoute une préoccupation des promoteurs immobiliers, véritables fabricants de la ville, qui cherchent le moyen de créer les conditions de lieux d’inclusion, de partage et d’échange. L’art est sûrement le levier le plus puissant pour répondre à cette ambition à taille humaine.

Arthur Toscan du Plantier / Outrages - Partie d'échecs- portrait 31 Garouste x EBB

Nous concluons 2023 avec cette archive comme un étendard vers 2024. Car, chez S-quive, nous pensons, que la culture doit rester quelque chose de vivant. Qu’elle doit battre comme une valeur au cœur de l’Homme. Qu’elle doit préserver une inclusion au regard pur. Elle a cette capacité de changer et de transformer le regard des résidents et des passants sur les lieux qu’ils fréquentent et des personnes qu’ils côtoient. Pour reprendre les mots d’Arthur Toscan du Plantier : "La culture est ce lien nécessaire qui tisse les relations entre chacun et chacune d’entre nous".

Belles fêtes de fin d’année à toutes et à tous !

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