INTERVIEW
Inclassable. Humoriste, romancier, et bientôt dans les rails du cinéma, Mourad Winter semble avoir eu mille vies. Celui qui s’est mis à l’écriture "sans faire exprès" s’apprête pourtant à publier son second roman : Les meufs c’est des mecs bien, chez Clique Éditions — lancée par le journaliste et producteur Mouloud Achour en 2022—, le 1er juin prochain. En pleine adaptation cinématographique de son premier roman : L’Amour, c’est surcoté, dans laquelle Laura Felpin et Hakim Jemili incarneront les deux personnages principaux, Mourad Winter s’attache tout simplement à "raconter la vie", avec son style singulier. Écriture rythmée, humour peu conventionnel, intrigue surprenante et codes actuels, cette fiction née sur Instagram, puis romancée en 2021, ne cesse de plaire. Rencontre.
C’est dans le quartier de Bastille, et en toute la légèreté que, l’auteur Mourad Winter s’est livré sur ses débuts sinueux, sa passion pour l’amour (et l’humour), son regret de ne pas être le premier écrivain masqué et ses multiples projets en cours.
Comment l’écriture est-elle arrivée dans votre vie ?
L’écriture, le rap. Mon écriture est assez rap, très punchline, très imagée. Pour ma part, ce n’est pas un métier, c’est naturel, ça m’intéresse. Je m’y suis mis sans faire exprès. C’est comme le foot. Quelqu’un qui fait du foot ne le fait pas par intérêt pour Mbappé ou pour finir footballeur pro, il le fait parce qu’il aime ça. Moi, avec l’écriture, c’était surtout la vanne qui m’animait.
Justement, n’y-a-t-il pas un décalage entre le sketch oral et la blague à l’écrit ?
Je suis plus drôle à l’écrit qu’à l’oral. A l’oral, je n’arrive pas bien à sortir ma vanne. Je l’ai, mais elle est mal perçue, souvent trop violente. J’écris depuis que j’ai 15 ans, donc c’est devenu un muscle facile à développer. Mais ce n’est pas un don. L’humour, c’est surtout une question d’analyse : quelle blague va passer ? Quels sujets publics seront sensibles, etc. L’avantage, avec l’écriture, c’est que je me fous des retours. J’écris ma vanne, et si tu n’es pas content, tu fermes le livre. Alors, que la scène, j’en ai fait pendant 2 ans et demi, c’est un enfer ! En réalité, je suis arrivé à un moment où ça se passait bien, je faisais des premières parties de Zénith avec mon spectacle. Mais je faisais des blagues qui ne me faisaient pas rire, je m’étais plutôt adapté au public. Et ça, c’est la pire des choses. Mes vraies blagues, elles faisaient rire les humoristes en loge, mais pas la salle. Et ça, pour l’égo, c’est trop dur.
Pourtant, votre public à l’écrit semble très réceptif...
L’écrit, c’est différent. Pour moi, c’est plus facile de faire rire parce que les connexions sont plus simples à l’écrit : la personne ne me voit pas, elle n’interprète rien, tout est spontané. Quand on est sur scène ou dans un film, il y a plusieurs couches : la personne qui envoie la vanne, comment elle l’envoie, l’ambiance de la salle, ton état d’esprit, etc. C’est l’un des trucs qui m’a un peu repoussé. En premier lieu, les gens ne m’aiment pas, ils ont des a priori. Et c’est le genre de chose qui paye direct sur du stand-up... C’est pour ça que le stand-up filmé, ça se passe toujours mal ! Souvent, des mecs nous font rire, et en spectacle filmé, ça devient dégueulasse. La problématique, c’est le format, pas l’auteur. Pour moi, le stand-up, c’est quelque chose qui se vit. Personnellement, je n’étais pas à l’aise, et pas heureux. Je préfère écrire les vannes, plutôt que de les interpréter. Et puis j’écris dès que j’ai un peu de temps, dans le métro par exemple. Mon téléphone, c’est un peu mon meilleur ami. On me lâche 30min de trajet, je suis hyper content, parce que je sais que c’est 30min de travail.
"En réalité, j’ai écrit le livre que j’aurais voulu lire."
Comment L’Amour, c’est surcoté a-t-il vu le jour ?
C’est mon premier roman. J’avais cette idée dans un coin de ma tête depuis longtemps, mais je ne l’avais jamais développée. Juste avant le Covid, j’ai créé une page Instagram, et régulièrement, je postais l’histoire de ce personnage. En quelques jours, plusieurs milliers de personnes s’étaient déjà abonnées, ça a pris très vite. J’ai compris que mon écriture "fictionnée" marchait, et que ma façon d’entrer dans la tête des personnages intéressait. Là, le Covid est arrivé. Je me suis dit que pour le stand-up, c’était cuit. Il ne me restait plus qu’à recommencer à faire VTC, flemme ! Je me suis relancé dessus, j’ai écrit une trentaine de pages. Un pote les a lus, puis m’a présenté une agente littéraire qui a directement craqué dessus. Derrière, elle m’a présenté à plusieurs maisons d’éditions, et très rapidement, j’ai eu beaucoup de propositions. Je me suis très bien entendu avec une éditrice en particulier, Sophie Charnavel. A ce moment-là, je ne signais pas avec les éditions Robert Laffont, je signais surtout avec des personnes qui avaient confiance en mon travail. On ne fait pas beaucoup de promo, parce que c’est le premier. Bouche-à-oreille, et hop ça prend !
La fiction naît donc sur Instagram...
Oui, complètement. Le personnage naît il y a quelques années. Je l’avais déjà en tête, et je savais que je l’utiliserai un jour où l’autre. Je voulais faire quelque chose autour de ce gars un peu perdu. On est dans une époque dans laquelle c’est parfois compliqué de parler des relations entre hommes et femmes. Tout peut être mal interprété. Donc, moi, je vais prendre ce gars, et on va aller dans sa tête ! Et comme on est dans sa tête, je ne peux pas être blâmé : c’est le personnage qui pense comme ça. La vérité, c’est que tous mes potes gars, tous les mecs qui viennent me parler, me disent : "C’est trop moi !". C’est là que je me suis dit : "Mais en fait, ce n’est pas trop toi, c’est tous les mecs !". On a un logiciel où on sur interprète tout, où la moindre femme est une possibilité, alors qu’en fait, elles sont juste en vie [rires]. Et nous, les mecs, on est là, on s’invente des trucs. C’est pour ça que ce personnage a bien marché.
Vos personnages sont très humains...
A fond. Tout est inspiré de la vie réelle pour qu’il y ait une caisse de résonance dans la vie des gens. Si ce n’est pas le cas, les gens ne sont pas intéressés, c’est trop barré. Je veux dire, même dans Star Wars, le comportement des Ewoks est, par exemple, lié au comportement humain. En réalité, j’ai écrit le livre que j’aurais voulu lire. Je pense qu’on est tous, à notre échelle, le reflet d’une attente.
"Tomber amoureux, c’est la meilleure chose au monde. Les premiers textos, les sentiments, même la bromance, ce sont les meilleures émotions d’une vie !"
Vous êtes actuellement sur un projet d’adaptation de votre roman L’Amour, c’est surcoté en film. Que pouvez-vous nous en dire ?
Exactement, avec Hakim Jemili et Laura Felpin. Pour être honnête, je suis en plein dedans, c’est compliqué... On fait beaucoup de relectures avec les comédiens, parce qu’à l’écrit, c’est une chose, mais joué, c’en est une autre. J’aime bien que les comédiens s’approprient correctement les termes, quitte à changer des dialogues. Je ne veux pas qu’ils aient l’air de jouer. Tout ce que je leur dis, c’est : "Ne jouez pas, soyez vos personnages". C’est pour cette raison qu’il me fallait des personnages qui côtoient la street. J’avais besoin de gars qui connaissent les codes, les attitudes, qui savent ce qui parait fake ou pas.
Forcément, le sujet reste l’amour. Tomber amoureux, c’est la meilleure chose au monde. Les premiers textos, les sentiments, même la bromance, ce sont les meilleures émotions d’une vie ! Ça, et le bateau pirate à la foire du trône [rires]. Je traite d’amour sous 3 formes : l’amour, l’amitié, et la famille. Ce que je veux faire comprendre dans ce livre et dans le film, c’est qu’il faut que les trois cases soient cochées pour être heureux.
Comment avez-vous travaillé cette adaptation ?
J’ai réadapté le film seul. Je connaissais mes personnages, je les avais déjà écrits. Paulo, dans la vie de tous les jours, je sais ce qu’il se la raconte tout le temps ; Sékou, un peu moins, parce qu’il est moins exubérant ; Wourad, laisse tomber… ! Je suis dans sa tête ! [Rires] ; Imène pareil, je la sens, je la perçois. Beaucoup d’auteurs n’arrivent pas à adapter un bouquin en film et laissent faire des professionnels. Pour ma part, ça me tenait vraiment à cœur de le faire tout seul, parce que c’est mon bébé. J’aime bien faire du ping-pong, c’est-à-dire bosser avec d’autres personnes pour prendre les énergies mais quand j’écris, c’est tout seul. En fait, ce bouquin, je l’ai vraiment découpé en série, on ne sait jamais si Netflix voulait mettre de l’oseille ! [Rires]. Là, quand tu dois jeter des vannes, c’est très compliqué. A l’écrit, tu sais qu’elles marchent, mais sur écran, c’est différent. Je suis très violent dans mes blagues, donc oui, ce sont celles qui me font rire, mais ce sont aussi celles qui ne passeront pas à la télévision. Et il y a cette idée de réussir à être mainstream tout en gardant son identité. Et comme je ne suis pas mainstream, je me censure. C’est dommage, mais si je veux mener à bien ce projet, j’en suis obligé.
Quelle est votre relation avec l’amour ?
C’est n’importe quoi ! [Soupirs ; Rires]. Franchement, je ne sais pas comment j’en arrive à écrire des livres et à réaliser un film à propos des femmes, je n’en sais rien [Rires]. J’ai toujours écrit des blagues, parce que j’ai une très mauvaise mémoire, donc je les écrivais pour m’en souvenir, pour les filles justement. Quand j’étais plus jeune, c’était surtout ça. Anecdote : en classe, je faisais un an de tractation à me mettre à côté d’elle, à abattre tous les ennemis, avant qu’elle se dise : "Bon, il ne reste qu’un seul être humain !". Un traquenard ! [Rires]. J’étais le très bon pote, le mec drôle, mais ça ne marchait pas. La chance que j’aie, c’est que je n’ai jamais été confiant avec les femmes. Donc si tu pars comme ça, tu ne forces jamais.
Votre second roman : Les meufs c’est des mecs bien s’apprête à paraître chez Clique Éditions. Pourquoi ce choix ?
On a des potes en commun avec Mouloud. J’avais entendu dire qu’il avait monté sa maison d’éditions et de mon côté, j’avais eu des propositions dont je n’étais pas hyper satisfait. Malik Bentalha et DJ Snake ont fait le lien entre nous, et ils m’ont lancé cette idée de bosser avec Mouloud. Lorsque j’ai appelé Mouloud, il pensait que j’avais déjà signé avec quelqu’un d’autre, or ce n’était pas le cas. Je prends toujours le temps avant de signer, et en l’occurrence, je savais où je voulais aller. Je connaissais le thème de mon bouquin, mais je voulais me laisser le temps d’écrire un bon 50 pages. Avec Mouloud, les planètes sont alignées, on se rencontre et ça "match de ouf" ! Je suis content, je sais que les gens m’envoient plein de messages et attendent. Je sais qu’on va vendre sur le deuxième. Et c’est pour ça que je suis allé chez Mouloud. L’énergie est bonne, c’est "win-win" et on y va. C’est un peu fait par nous et pour nous. On se comprend, on se connaît.
"Je veux surtout aller chercher ceux qui n’aiment pas lire."
Vous n’étiez pas réticent à l’idée de signer avec une maison d’éditions très jeune ?
Non, pas du tout. En réalité, je fais beaucoup de ventes sur le digital, ce que les maisons d’éditions ne calculent pas trop... Chez Laffont, on m’avait dit une phrase marquante, c’était : "Il faut plaire aux lecteurs".
Or, c’est ce que vous fuyiez avec le stand-up notamment...
Exactement. Pour moi, l’idée était plutôt de viser des personnes qui ne lisent pas beaucoup. Personnellement, quand je lis des bouquins, il y en a beaucoup qui ne me parlent pas. Avec ma vie, ma banlieue, mon quartier, etc… Il y a des livres qui me perdent. En réalité, je veux surtout aller chercher ceux qui n’aiment pas lire. Et pourquoi ils n’aiment pas lire ? Parce qu’ils ne se voient pas dans un livre. Et en fait, c’est une génération. Parce qu’en réalité, les retours que j’ai, qu’ils viennent de Sevran ou du fin fond de la Corse, sont générationnels : tout le monde "golri" — rigole —, parce que tout le monde a les mêmes codes. C’est ça, la nouvelle variété. Et puis j’ai l’intention de raconter une époque. Par exemple, j’ai fait beaucoup de vannes sur le Covid dans L’Amour, c'est surcoté. J’aurais pu les retirer, mais j’avais la volonté de raconter cette période-là. Dans mon prochain livre, je suis un peu moins dans les vannes d’actualité. C’est plus rare, parce que j’aimerais bien qu’il marche toujours dans 5 ou 6 ans.
Quelle est l’intrigue de ce second roman ?
C’est une autre histoire, et un autre personnage. Même s’il s’appelle toujours Wourad, ce n’est plus ce gars-là. Il n’est plus avec Imène, mais avec Adélaïde dans celui-ci. On reste aussi sur mon écriture, mais ce n’est pas la suite de L'Amour, c'est surcoté. Elle est institutrice, et lui est bagagiste dans un hôtel. Ce roman-là, j’ai mis plus de temps à l’écrire, presqu’un an, l’autre, six mois, parce qu’il est plus sérieux, mais toujours dans l’humour. Il est plus sérieux dans les thèmes abordés : on parle du voile en France. Dans Les meufs c’est des mecs bien, je fais un constat de la condition féminine, et je veux traiter de plusieurs strates de la société. L’évènement, c’est le voile dans son histoire à lui, mais en filigrane, il y a plusieurs femmes de son entourage qui lui permettent de se sortir de toutes les péripéties auxquelles il fait face. On comprend à la fin pourquoi les meufs sont des mecs bien. Mais bon allez, là je spoile trop [Rires]. En tout cas, le livre est incroyable ! Mouloud en a pleuré, et ça c’est le must !
Vous voulez dire que votre roman suscite différentes émotions ?
Oui, mais dans mes bouquins en général je pense. C’est aussi pour ça que j’ai mis plus de temps à l’écrire : il y a des sujets importants, ou plutôt qu’on a rendu "importants". Moi, j’essaye de démontrer par A+B et avec humour qu’ils ne le sont pas tant que ça, sans pour autant tomber dans le côté conspirationniste ou anti-France. J’aime bien l’idée qu’il n’y ait pas de méchant, dans mes livres, comme la vie en général. Personne ne naît méchant, et comme j’ai toujours eu tendance à voir le verre à moitié plein, j’essaie de le retranscrire aussi dans mon travail. Finalement, je veux juste raconter la vie. Je n’ai pas envie d’en faire des caisses, mais je veux bien la raconter. Personne ne le fera si ce n’est pas nous.
Est-ce un roman narrant une prise de position politique ?
J’ai toujours été politisé. Mais en réalité, ce terme est galvaudé. On l’assimile aux politiciens, alors que la vie est politique. Là, je suis en train de réaliser mon premier film, je fais de la politique tous les jours, que ce soit avec les acteurs, avec le staff technique, ou avec ma production. Contenter chacun, essayer de gérer les égos, forcément, tout est politique ! Il y a une différence entre le politique et le militantisme. Je pense que tout ce que l’on fait dans la vie est politique. Moi, je ne suis pas dans une optique militante, je n’ai pas la prétention de dire que je suis le nouveau Coluche. Je viens, je fais rire, et si je peux faire passer un message qui faire rire en délivrant un point de vue, ça me va. Je pense aussi que les gens en ont marre du côté moralisateur.
"Beaucoup de gens changent d’attitude dès qu’ils commencent à marcher... Ça ne m’intéresse pas d’être ce gars-là."
Vous semblez avoir eu 1000 vies. Quel est votre parcours ?
En Première je me fais virer du lycée. Je passe le baccalauréat en candidat libre, je le loupe. Je me retrouve à bosser, puis je pars vivre en Angleterre un an et demi. Là-bas, je fais du foot et je bosse en même temps dans un restaurant. Je rentre en France pour ma famille, et je trouve uniquement des jobs de nuit. En même temps, je n’ai pas de diplôme, donc je prends ce qu’il y a.
Je me retrouve à bosser au Paname Comedy Club, et c’est là que je rencontre le stand-up. Hasard complet. Je ne connais pas le métier d’auteur, et je découvre donc que ça existe. A ce moment-là, j’ai 24 ans, ça fait presque dix ans que j’écris et que je publie mes vannes en privé sur Facebook. Je n’ai pas envie d’être connu, parce que je sais qu’à un moment, on peut prendre tes posts et les sortir de leur contexte. Je passe toujours entre les mailles du filet, mais sur Facebook, je connais déjà tout le milieu de l’humour. Du coup, on me propose un peu de bosser avec des auteurs, puis je fais une pause. J’ouvre mon restaurant, puis finalement ça ne va pas, je le revends. Juste après, je fais un peu de télévision. Et j’arrête, je fais du stand-up, de l’écriture, et là, Covid.
En fait, c’est un peu arrivé à moi sans le savoir. L’éventualité de monter sur scène m’était impossible. La première fois que je le fais, c’est à trente ans, parce qu’il y a mon fils. Bizarrement, je me dis : "Ok, c’est le moment de faire de la merde." [Rires] Je m’en sors plutôt bien, et puis la suite, c’est le bouquin.
Avez-vous complètement tourné la page du stand-up ?
En ce moment, je bosse un peu sur le troisième spectacle de Malik Bentalha. Je continue à avoir un petit pied dedans, et je m’en aide beaucoup. Ce que j’ai appris avec le stand-up me permet de mieux écrire maintenant. En termes de rythme par exemple, je repère mieux quand est-ce que je peux caler une vanne, à quel moment je dois me calmer. C’est peut-être le plus important dans l’écriture à mes yeux, comprendre le rythme.
Sur vos réseaux sociaux, vous êtes 100% second degré et assez discret sur votre vie privée. Quel lien entretenez-vous avec vos lecteurs ?
Je n’ai pas envie de faire ce que font les autres. Je ne supporte pas l’utilisation du quotidien et des personnes qui t’entourent pour faire de l’audience. J’aime bien le fait d’être de l’autre côté, de ne pas être trop connu. Beaucoup de gens changent d’attitude dès qu’ils commencent à marcher... Ça ne m’intéresse pas d’être ce gars-là. Alors oui, on me voit peu, mais je pense qu’avec le temps on me verra encore moins. Mon rêve, c’est de faire une "Daft Punk" ! [Rires]. A la manière de PNL, ou Houellebecq. Mon rêve, c’est de ne pas faire d’interview, qu’on ne me voit pas. Je regrette qu’on connaisse mon visage. Je le disais à Mouloud : "T’imagines le premier écrivain cagoulé ? Pourquoi je n’ai pas fait ça ?" [Rires] C’est vraiment mon plus grand regret. Le but, oui, c’est de disparaître. C’est trop bien, t’as pas de problème.
Avez-vous déjà une idée pour la suite de vos projets ?
J’ai déjà pensé au troisième livre, je l’ai même commencé, j’ai le titre : U17 avant Jésus-Christ. Cette fois, c’est à propos de gamins en centre de formation.
J’ai une autre idée, mais pour un projet un peu plus profond. Pour ça, il faudrait que j’aille trois ou quatre mois en Algérie. Beaucoup de choses ont été traitées au sujet de la double culture et c’est très bien, mais quelques zones d’ombre persistent, notamment au sujet des parents. Je voudrais m’y intéresser.
[Regarde l’heure] Waaaah, j’ai parlé hein ! Moi, on me lance, je ne m’arrête pas [Rires]. Tu comprends pourquoi j’ai toujours plein d’idées !
"Les meufs, c’est des mecs bien", Mourad Winter. Sortie le 1er Juin, chez Clique Éditions.
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