INTERVIEW
Publié le
4 juin 2025
"BB DANSE", collaboration entre deux visions que l’océan Atlantique sépare mais que la musique a réuni, sort aujourd'hui sur les plateformes. Un single frais et entraînant, destiné à faire danser les festivaliers tout l’été. Pour l’occasion, S-quive a rencontré Julien Granel et Theophilus London, au Boudoir des Muses au cœur du Marais, quelques jours après un Olympia explosif pour nous raconter la genèse de ce titre très attendu dont la cover est signée KidSuper.
Julien et Theophilus, comment allez-vous ?
Julien Granel : Je vais très bien, je suis un peu fatigué depuis l’Olympia, c’était fou. Je suis très heureux de recevoir mon ami Theo à Paris qui a passé un super moment sur scène. C'est la première fois qu'on jouait notre single ensemble, il y avait tellement d’énergie !
Theophilus London : Je remercie Julien pour l’invitation, ça m'a fait du bien. C'était cool d'arriver et d'avoir un public explosif. Julien est l'un des meilleurs performer que j'ai vu sur scène. Il captive son audience. J'avais déjà vu des vidéos, mais là, le voir en vrai, c'est fou. Il avait chauffé la foule juste avant que j’arrive, c’était génial.
Julien Granel : "Pour moi, ce single, c'est Paris qui a fait danser New York et New York qui rêve de Paris."
Alors, cet Olympia ?
Julien Granel : C'est un endroit qui est légendaire et chargé d'histoire pour moi. L'Olympia, c’est autant Charles Aznavour qu’Édith Piaf et The Beatles. C'était déjà assez fou d'arriver devant et de voir mon nom en lettres rouges. Je suis arrivé avec ma famille, mes parents, mon petit frère, il y avait même ma grand-mère qui était là. C’était un moment très spécial. Le fait d'arriver et d'occuper cet espace avec toute ma scénographie, c'est un honneur, et je suis heureux qu'on ait ramené l'énergie qu'on avait dans les festivals et en tournée dans cet endroit. Le sol a bougé, les balcons ont tremblé, c’était vraiment cool !
Samedi soir, vous avez teasé votre single "BB DANSE" sur la scène de l’Olympia, il a été très bien reçu par le public…
Julien Granel : C'était fou. Je savais que les gens allaient l’aimer parce que ce titre est plein d'énergie. C'était trop cool pour les spectateurs de découvrir cette nouvelle énergie qui vient de Brooklyn, celle que Theo ramène sur le titre. Ce single, c'est pour moi, Paris, qui a fait danser New York et New York qui rêve de Paris. On a voulu mixer la French Touch et le rap de Brooklyn.
Le 4 juin sort "BB DANSE", un single à deux, pouvez-vous nous expliquer comment vous vous êtes rencontrés et comment vous avez travaillé ensemble pour le créer ?
Theophilus London : On s'est rencontrés en janvier, j'ai eu un appel de quelqu'un de mon équipe me disant : "Hey, il y a ce gars qui vient de Paris, il vient juste de revenir de Los Angeles et il cherche le roi de New York !". [Rires] Donc, je suis sorti de mon lit et je suis allé le rencontrer dans un club. On a discuté du fait que plus jeune, il avait essayé de télécharger mes morceaux sur internet. À la base, je ne collabore pas avec les personnes que je viens de rencontrer, mais là, ça s'est fait naturellement. On est sortis du club pour aller au studio, là où vivait Julien, et on a commencé à faire de la magie. Il m'a joué une demo et directement, j’ai trouvé la topline "Move, Dance, Feel". Ce qui se passe dans le monde n’est pas forcément joli, donc c'était cool de pouvoir faire danser les gens.
Comment avez-vous découvert le travail de chacun ?
Julien Granel : C'est une histoire plutôt drôle. Quand j'avais à peu près 14 ans, je ne savais pas comment télécharger de la musique illégalement, donc j'allais sur iTunes Store, mais étant donné que je n'avais pas de carte de crédit, je pouvais seulement télécharger trois singles dans la semaine. L'un d'eux, était "Wine and Chocolate" de Theophilus, j’avais trouvé la cover super et très colorée. J'ai adoré son énergie sur ses sons, et j'ai suivi ce qu'il faisait au fil du temps. Pendant mes DJ sets, je jouais ses morceaux donc quand on s'est rencontrés, je lui ai expliqué que j’écoutais ce qu’il faisait et que je suivais son travail depuis longtemps.
Theophilus London : "Julien représente l'énergie française, il crée une musique qui fait bouger le monde."
Que représente Theophilus pour vous, Julien, et inversement, que représente Julien pour vous Theophilus ?
Theophilus London : Pour moi, Julien représente l'énergie française, il crée une musique qui fait bouger le monde.
Julien Granel : Pour moi, Theo représente la liberté artistique, l’avant-garde, l'innovation. J'ai l'impression qu'il a toujours été en avance sur son temps. Je trouve qu’il a un sens frais et presque haut de gamme de la musique.
Vous avez des styles singuliers, qu’est-ce que vous préférez chacun dans le style de l’autre ?
Julien Granel : J'aime beaucoup l'énergie instinctive que Theo a quand il travaille. La première fois que je l'ai vu arriver dans le studio, j'ai été impressionné par son naturel, il m’a dit : "Donne-moi un micro à fil" pour être libre de danser dans la pièce et de sentir la musique. Je pense que je vais garder cette énergie là pour créer mes prochaines démo.
Theophilus London : La première fois que j'ai vu Julien, c'est pendant qu'il performait un DJ set. Ce que j'ai aimé, c'était la manière hyper facile qu'on a eu de collaborer sur ce morceau. C'est un très bon compositeur, un bon producteur, son énergie est hyper "welcoming", c'est un peu comme une vieille âme qui possèderait une énergie très jeune et intarissable. C'est cool de savoir que la jeunesse est en vie et qu’elle est forte.
Julien, vous avez découvert la vie new-yorkaise il y a quelques temps maintenant, est-ce que vos rencontres ou les choses que vous voyez là-bas sont devenues une source d’inspiration pour vos chansons ?
Julien Granel : Je sortais d'une longue tournée de 180 dates pendant un an et demi, et toute mon équipe m'a dit de prendre un petit moment pour me reposer et j'ai fait l’inverse. J'ai pris des billets pour New York, pensant y aller pour deux ou trois semaines et finalement je suis resté trois mois. Ça a été trois mois intenses de rencontres, de sessions studio, j'ai eu la chance d'avoir ce lieu magique, la Carriage House où on organisait des soirées, où petit à petit on a installé un studio. C'est vraiment comme une sorte de Warhol Factory, en plein Manhattan. J’ai rencontré beaucoup de musiciens, de rappeurs new-yorkais et j'ai entamé des collaborations. J'ai produit pour beaucoup de gens et c'était génial. C'était très inspirant, et j'avais besoin de retrouver cette nouvelle énergie. Et j'ai eu la chance d'arriver et d'être nouveau dans cet écosystème new-yorkais, d’arriver sans le bagage d'image qu’il y a derrière moi en France, donc c'est la musique qui a parlé avant tout. J'ai trouvé ça gratifiant que tout passe par la musique.
Julien Granel : "J’essaie de créer mes concerts comme des fêtes."
J’ai remarqué que dans vos concerts en salle ou en festival, personne n’a de téléphone, que tout le monde est en train de vivre le moment qu’est-ce que ça vous fait ?
Julien Granel : C'est fou, j'ai la chance d'avoir un public incroyable. Je pense que les gens ont commencé à me connaître grâce à mes prestations précédentes, parce que cet été, j’étais l'artiste le plus booké en festivals et grâce aux bouche-à-oreille le public a commencé à être de plus en plus nombreux. J’essaie aussi de créer mes concerts comme des fêtes, c'est pour ça que des fois, je vais dans la foule et je crée des DJ set au milieu. J’aime que ce soit comme dans un club. En boîte de nuit, les gens ne filment pas vraiment parce qu'ils vivent le moment ! On dirait que le public de mes concerts vit davantage une fête qu'un concert. Bien sûr, il y a toujours des moments où tout le monde filme parce que c'est un titre plus connu ou une chanson qu'ils aiment particulièrement mais c'est vrai que souvent, c'est comme une grande fête entre amis. C'est aussi grâce aux festivals que j'ai réfléchi mon show en salle. Je pense que quelqu'un qui ne me connait pas peut arriver à mon Olympia et prendre du plaisir. Ceux qui déjà connaissent se régalent, et les +1 peuvent aussi faire la fête !
Theophilus, sur Instagram, vous avez posté une vidéo du concert de samedi en mettant en légende : "Paris, I missed yall so much", qu’est-ce que ça vous fait de retourner sur scène ?
Theophilus London : Avant d’arriver, je n’avais pas forcément d’attentes. Actuellement, je vis au jour le jour. Je suis sorti de l’Eurostar, je suis allé à mon hôtel et je me suis réveillé à Paris. J'ai rejoint Julien devant la salle de concert, on est entrés à l’Olympia, et on a cassé la baraque. Je suis très heureux, du fond du cœur.
Theophilus London : "J'esquive les dates avec les filles !" [Rires]
Vous entamez un renouveau dans votre carrière après près de 3 ans de pause, à quoi doit-on s’attendre ?
Theophilus London : Ça a été un bon "break" pour moi. Cette coupure a fait des merveilles dans ma vie. Il y a un moment dans la vie on a besoin d'un break. Je ne sais pas qui va lire ça mais toi aussi tu en auras besoin. Après cette pause, tu reviens frais avec une nouvelle énergie. Écoute ton cœur, écoute ton corps, écoute ton esprit. Mais n’écoute pas trop ton esprit non plus. [Rires]
Vous avez l’air d’être un duo qui fonctionne, auriez-vous projet à venir à deux ?
Theophilus London : Si vous avez vraiment aimé le show, si vous aimez le nouveau single qui arrive bientôt et le nouveau clip qu'on a préparé pour vous. Si vous voulez plus de nous, on va vous en donner encore plus !
Julien Granel : Oui, à 100%.
Qu’est-ce que vous esquivez dans votre quotidien ou dans le monde de la musique ?
Julien Granel : J'esquive l'ennui et le fait de rester dans ma zone de confort. J'ai toujours envie de repousser les limites, même les limites techniques, à l'Olympia, je suis allé dans le public avec des machines pour performer dans la foule. J'aime quand tout est possible.
Theophilus London : J'esquive les dates avec les filles ! [Rires] Non, je rigole, j’adore les dates. De manière générale, j'esquive la mauvaise énergie.
"BB DANSE", Theophilus London et Julien Granel, disponible dès aujourd'hui.