MUSIQUE

Pab the Kid : du spleen digital à la renaissance scénique au MaMA Festival

Publié le

14 octobre 2025

Dans le paysage mouvant de la scène musicale française, certains artistes se distinguent par leur capacité à fusionner les genres, à exprimer une sensibilité brute et à incarner les paradoxes d'une génération en quête de repères. Pab the Kid est de ceux-là. À l'occasion de sa performance très attendue au MaMA Festival, le 17 octobre prochain, à la Chaufferie de la Machine du Moulin Rouge, retour sur le parcours d'un artiste qui ne cesse de se réinventer.

Pab the Kid ©Lune Jusseau

Le MaMA Festival : une scène pour se révéler

Ce vendredi 17 octobre, Pab the Kid se produira à la Chaufferie de la Machine du Moulin Rouge dans le cadre du MaMA Festival. Ce rendez-vous est l'un des plus importants pour les artistes émergents et confirmés de la scène indépendante. C'est l'occasion pour Pab the Kid de présenter Amendment en live, de confronter ses morceaux à l'énergie du public, de faire résonner ses textes dans l'espace physique. Ce concert s'annonce comme un moment fort : celui d'un artiste qui revient, qui s'affirme, qui partage. Dans une époque où la musique se consomme souvent en flux, Pab the Kid propose une expérience, une rencontre, une émotion.

Un EP attendu : Amendment, manifeste d'une génération

C'est cet automne que Pab the Kid revient avec un projet plus personnel et introspectif : Amendment, un EP sorti le 10 octobre dernier. Ce disque est une plongée dans les états d'âme d'une jeunesse ultra-connectée mais souvent désorientée, tiraillée entre le besoin de s'exprimer et la tentation du repli. Le premier extrait, "Goodbye again for now", pose les bases d'un univers mélancolique, presque contemplatif. On y retrouve une écriture sensible, des productions aériennes et une voix qui semble flotter entre les lignes. Ce titre agit comme une lettre ouverte, une forme de départ temporaire, un adieu en suspens. Mais c'est avec le second single, "She don't like to go outside", sorti le 3 septembre dernier, que Pab the Kid affirme pleinement sa direction artistique. Ce morceau, aux sonorités emo-rap et aux textures électro digitales, évoque la solitude, la fatigue mentale et le désenchantement. Il met en lumière le spleen d'une génération qui préfère souvent l'intimité d'un écran à l'exposition du monde extérieur.

Des débuts marqués par la collaboration et la scène

Pab the Kid fait ses premiers pas sur la scène rap aux côtés de James the Prophet, figure montante du hip-hop hexagonal. Cette collaboration lui ouvre les portes de festivals majeurs, notamment We Love Green, où il se produit pour la première fois devant un public large. Ce moment fondateur marque le début d'un chemin artistique singulier, fait de rencontres, de premières parties et de projets personnels. En 2024, Pab the Kid multiplie les apparitions : featuring marquant, premières parties avec Aime Simone - artiste à l'univers sombre et romantique - et sorties de titres qui affinent son identité musicale. Loin de se contenter d'un style figé, il explore les marges du rap, de la pop et de l'électro, avec une volonté affirmée de parler vrai, de toucher juste.

Une esthétique hybride et affirmée

Ce qui frappe chez Pab the Kid, c'est sa capacité à fusionner les influences sans jamais perdre son identité. On pense à Kid Cudi pour la mélancolie planante, à Oklou pour les textures électro-pop, à 2hollis pour les productions minimalistes et digitales. Mais au-delà des références, c'est une voix singulière qui s'impose : celle d'un artiste qui parle de lui, de nous, sans détour. Son univers visuel accompagne cette démarche : clips épurés, esthétiques sombres et lumineuses à la fois, mise en scène de la solitude comme espace de création. Pab the Kid ne cherche pas à plaire, il cherche à dire. Et dans cette sincérité, il touche.

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