SPORT

Jeanne Sadran : "Quand je rentre en piste, j’y crois et je me surpasse."

Publié le

23 juin 2025

À 23 ans, la cavalière Jeanne Sadran est considérée comme la relève prometteuse de l’équitation mondiale. Présente sur le Longines Paris Eiffel Jumping — lieu qui a marqué sa jeune carrière par sa victoire l’année dernière —, la championne portée par des partenaires de style tels que Poiray et Hermès, nous raconte son quotidien sportif auprès de ses chevaux et ses ambitions pour les championnats d’Europe, du monde et les JO de 2028.

Jeanne Sadran ©DR

Jeanne, si vous deviez vous présenter en quelques mots…

Je m’appelle Jeanne, j’ai 23 ans, je suis cavalière de saut d’obstacles et aujourd’hui, je vais participer au Longines Paris Eiffel Jumping, sous la tour Eiffel !

Qu’est-ce que cette compétition représente pour vous ?

Elle a une place particulière pour moi parce que l’année dernière, j’ai gagné mon premier Grand Prix 5* au Paris Eiffel Jumping. C’est une date et un lieu qu’on n’oublie pas, et je suis aussi très attachée à toute la famille, Virginie, Marie et Philippine. On est toujours heureux de venir dans à ce concours très familial avec une vue incroyable.

Le parcours d’obstacles est une discipline équestre qui vous a tout de suite séduite ?

A vrai dire, je n’ai jamais essayé d’autres disciplines, j’ai tout de suite commencé par l’obstacle. Je ne peux pas vraiment dire si une autre m’aurait attiré mais c’est celle qui a le plus de sens pour moi et qui me passionne aujourd’hui. J’aime bien l’esprit de compétition et l’adrénaline donc je pourrais sûrement aussi me tourner vers le concours complet, plutôt que le dressage uniquement.

Jeanne Sadran ©DR

Hier, sur l’étape du circuit Longines Ligue des Nations de Rotterdam, vous avez fait un sans fautes avec votre cheval Dexter. Qu’est-ce qu’on ressent quand on est sur sa monture et qu’on réalise un parcours parfait ?

C’est une vraie satisfaction quand tout se passe bien comme on le veut. Hier, c’était aussi particulier pour moi car c’était ma dernière grande échéance avant de faire les championnats d’Europe. Il y avait un peu de pression qui me réussit plutôt bien car ça me motive vraiment. Et quand on fait un sans fautes en équipe et pour son pays, la satisfaction est encore plus grande.

"Une écurie, c’est très long à construire, c’est un travail de tous les jours mais ça en vaut la peine."

Avec l’étape d’hier, la France est en tête du classement provisoire. J’imagine que vous visualisez la victoire. Pouvez-vous nous expliquer la manière dont on façonne l’esprit d’une championne ?

Je pense que ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’animal et pouvoir l’allier à la compétition, c’est juste fantastique. Le faire tous les jours, c’est une chance inouïe et j’aime me confronter aux autres, me battre. Quand je rentre en piste, j’y crois et je me surpasse. Je me mets dans un mindset dans lequel je me transcende pour arriver au résultat que je souhaite.

Vous avez 23 ans et les professionnels parlent de vous comme la relève prometteuse de l’équitation mondiale. Est-ce que cela vous donne de la pression ? Comment la gérez-vous ?

Je ne crois pas que ça me mette de pression mais c’est vrai que les gens ont un peu plus d’attente par rapport à moi, ce qui est normal, il faut répéter les bonnes performances. De temps en temps, je sens que lorsque ça va moins bien, la déception peut être grande mais avec le temps, j’apprends à mieux gérer. C’est de l’apprentissage, il faut aussi savoir se relever quand ça va moins bien.

Jeanne Sadran ©DR

Au quotidien, quel est votre rythme d’entraînement ?

Je m’entraîne tous les jours. Les écuries sont chez moi donc c’est très pratique. L’équitation est un sport fantastique qui prend beaucoup de temps, surtout qu’on travaille avec les jeunes chevaux pour qu’ils atteignent, un jour, le haut niveau et qu’ils remplacent ceux qui font actuellement les grandes épreuves. Une écurie, c’est très long à construire, c’est un travail de tous les jours mais ça en vaut la peine.

Comment vous définiriez votre relation avec votre cheval ?

Il faut passer le plus de temps possible avec eux. Les chevaux sont des animaux très sensibles faits d’habitude, avec des actions répétées qui les rassurent. Il n’y a pas de système clé, chaque cheval est différent et il faut s’adapter un maximum. Ils ont tous leur particularité.

"Il faut réussir à ne faire qu’un avec les chevaux et à se comprendre mutuellement."

Le monde de l’équitation est aussi souvent synonyme de prestige et d’élégance. Vous êtes accompagnée par de beaux partenaires, notamment Poiray. Quel est votre rapport à la mode ou au style ?

Je ne suis pas une grande fan de shopping mais j’aime les pièces classiques. La mode est une belle industrie. Il n’y a pas longtemps, j’ai aussi commencé un partenariat avec Hermès. Je suis ravie de travailler avec cette maison et Poiray, qui ont un savoir-faire et beaucoup d’ancienneté, c’est quelque chose que je respecte beaucoup. Il faut entretenir ces belles fabrications françaises.

Jeanne Sadran ©DR

Que faut-il esquiver dans votre discipline ?

Les conflits avec les chevaux. A la fin, c’est contre-productif, il faut réussir à ne faire qu’un avec eux et à se comprendre mutuellement.

Que pouvons-nous vous souhaiter ? On pense aux JO de 2028…

C’est quelque chose auquel on pense. En tant que sportif, on rêve tous de faire les JO au moins une fois dans notre vie. Après, c’est encore loin, il y a beaucoup d’aléas et il faut bien se préparer avec le plus de chevaux possibles pour avoir des chances d’y aller. D’abord, je me concentre surtout sur les championnats d’Europe et les championnats du monde qui sont déjà qualificatifs pour notre pays. C’est la première étape à passer !

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