CINÉMA

Viva le cinéma, "Viva Varda !"

Publié le

28 novembre 2023

La cinéaste Agnès Varda revient en force en cette fin d’année. Avec l’exposition "Viva Varda !" à La Cinémathèque française jusqu’au 28 janvier 2024, et une plateforme pédagogique centrée sur le film Les Glaneurs et la Glaneuse, Varda ressuscite. Mieux, l’Américain Netflix s’associe à l’organisme privé français et propose une collection de six de ses films mythiques. Entre transmission et découverte, Varda est partout.

2023 ou l’année Varda ! La défunte touche-à-tout est partout. Agnès Varda revient telle un Christ ressuscité. De la 54e édition des Rencontres d’Arles, au Festival international du film de Toronto, en passant par le Sunsète Festival du film de Sète, celle qui était documentariste, réalisatrice de fictions, plasticienne, photographe, mais aussi militante est toujours autant courtisée. Avec son étonnante modernité et sa vision clairvoyante, Varda inspire encore et pour longtemps.

Jeffrey Blankfort, Agnès avec caméra Lions Love… and lies ©1969 ciné-tamaris

Agnès Varda se dévoile

La réalisatrice, décédée en 2019, est bien présente dans la conscience collective. Notamment grâce à deux événements du moment. Un hommage se dessine à La Cinémathèque Française avec l’exposition "Viva Varda !" présentée jusqu’au 28 janvier 2024 pour la réalisatrice qui a sublimé la Nouvelle Vague, en mixant engagements féministes et une œuvre toute à la fois iconoclaste que d’avant-garde, appelle à la découvrir. Avec cette exposition, Agnès Varda se dévoile comme jamais !  Un moment hors du temps mais si connecté au réel. Un brin marginale et féministe, on y danse entre le multi-support imagé de cette rêveuse et sa cinécriture libre. On se transcende. On arrive à la comprendre et à mieux la saisir. Un vrai hommage novateur ! Que dire alors de cette plateforme pédagogique mis en place par ces proches. Conçu dans un but de transmission de son œuvre auprès des jeunes, ce médium de divulgation de l’esprit de sa mère était important pour sa fille, Rosalie Varda. L’ambitieux projet d’une plateforme autour des Glaneurs et la Glaneuse (2000) cherche à devenir un outil numérique innovant. Proposant plus de 60 heures de rushs restaurés du documentaire, cette plateforme se met à la disposition des étudiants en cinéma. "Il s’agit de l’héritage du cinéma dans son ensemble et des moyens suscitant l’envie des plus jeunes de le connaitre", juge Rosalie Varda. Le but : qu’ils proposent leur propre version du mythe d’Agnès Varda. Chercher leur propre interprétation du concept d’upcycling. Bref, transmettre l’héritage de ce génie de la Nouvelle Vague.

Agnès Varda, Black Panthers ©1969 ciné-tamaris
Agnès Varda, Photographie Cléo de 5 à 7 ©1961 Ciné-Tamaris

Une collaboration détonante

Qui aurait cru, il n’y a pas si longtemps, que Netflix, le géant américain du streaming, se serait intéressé à la reine du cinéma français ? Personne. Mais c’est maintenant chose faite avec la collection "Agnès Varda en 6 chapitres".  Un choix osé et étonnant. Pour accompagner les divers évènements rendant hommage à Agnès Varda, Netflix fait le pari de créer une collection de six titres emblématiques du cinéma français. Six films, tous plus différents les uns des autres. Cleo de 5 à 7 (1962), Le Bonheur (1965), Sans toit ni loi (1985), Les Cent et une nuits (1995), Les Glaneurs et la glaneuse (2000) et Les Plages d’Agnès (2008). Soit, une porte d’entrée dans l’œuvre de Varda, une rare incursion dans le drame conjugal et l’anticonformisme. Un mélange d’ethnologie saupoudré de fiction, l’élégance folle de la fantaisie nostalgique. Et bien sûr, le docu’ écolo’ avant une Agnès qui s’auto-portraiture. Un tour d’horizon en six étapes, donc. Varda prend par la main et fait la guide. Bienvenue dans son monde ! Ici, un seul objectif. Que les jeunes spectateurs se familiarisent avec sa moisson cinématographique. Pourquoi pas aussi stimuler la curiosité à l’envie face à un éclectisme parfois déroutant. Pour Netflix qui embrasse ces films, c’est tout naturellement qu’on soutient et collabore avec la Cinémathèque française. C’est célébré une oscarisée, rendre hommage à une amie des femmes, à une moderne parmi les réacs. C’est plonger dans l’aventure d’une artiste punk-rock au cinéma très libre. Agnès Varda est partie. Pour mieux revenir et rester. Elle campe dans son progressisme toujours actuel. Elle n’a pas pris une ride ou une poussière …

Etienne George, Rosalie Varda, Agnès Varda et Mathieu Demy sur le tournage de Kung-Fu Master 1986 ©Etienne George
Agnès Varda et JR sur le tournage de Visages Villages ©2017 ciné-tamaris – Social Animals
Agnès Varda, photogramme de Varda par Agnès ©2018 ciné-tamaris

"Viva Varda !" à La Cinémathèque Française jusqu’au 28 janvier 2024.

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