CINÉMA
Un démarrage prometteur… mais trompeur. Dès les premières minutes, Shelby Oaks semble vouloir nous embarquer dans une atmosphère inquiétante et bien ficelée. Les plans d’ouverture, soignés et évocateurs, laissent entrevoir un thriller horrifique ambitieux, capable de jouer avec nos nerfs. L’ambiance est posée, les ombres s’étirent, les silences pèsent… On y croit. Mais cette promesse ne tient pas longtemps.
Rapidement, le récit s’enlise dans une narration décousue, où les pistes se multiplient sans jamais converger. Les questions s’accumulent, les mystères s’empilent, mais aucune réponse ne vient vraiment les éclairer. On attend une révélation, un retournement, un frisson final… mais rien ne vient. Le dénouement, loin d’être surprenant, tombe à plat et laisse un goût d’inachevé.
Visuellement, Shelby Oaks ne brille pas par son originalité. Les décors sont classiques, parfois trop convenus, mais ils ne constituent pas le principal défaut du film. Ils servent l’ambiance sans la transcender, comme un décor de théâtre qui fait le job sans voler la vedette.

Ce qui aurait pu être une exploration psychologique ou une montée en tension maîtrisée devient une succession de clichés horrifiques. Bruits soudains, apparitions furtives, effets attendus… Le film semble cocher les cases du genre sans chercher à les réinventer. On assiste à une démonstration de style sans substance, où le potentiel initial se dilue dans une volonté de faire peur à tout prix.
Shelby Oaks avait les cartes en main pour marquer les esprits. Une ambiance bien installée, un mystère intrigant, une esthétique sombre… Mais tout cela s’effrite au fil des minutes. Le film finit par ressembler à ce qu’il voulait éviter : une œuvre convenue, qui emprunte les sentiers battus de l’horreur sans jamais en sortir. Un potentiel gâché, et une occasion manquée de proposer quelque chose de vraiment marquant.
"Shelby Oaks", dans les salles.
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