Schiaparelli ou l’art de danser dans le noir

Alors que les salles de cinéma se vident, les musées se remplissent. Dans un monde saturé de divertissements éphémères, nous cherchons quelque chose de plus rare : l'inspiration véritable. C'est pourquoi présenter cette collection printemps-été 2026 au Centre Pompidou avait tant de sens. Un défilé Schiaparelli devrait ressembler à une visite au musée – une expérience à la fois inspirante et libératrice, comme danser seule chez soi après le travail. Cette collection célèbre les tensions chères à Elsa Schiaparelli : la rigueur de la veste aux épaules structurées, l'élégance sobre des robes fourreaux, les trompe-l'œil en maille inspirés de ses propres créations. Choquant hier, choquant aujourd'hui. Après six ans chez Schiaparelli, ce qui semblait être une faiblesse est devenu une force : créer du prêt-à-porter avec l'ambition de la couture. Pourquoi la mode quotidienne ne pourrait-elle pas être de l'art ? Dans ce monde implacable, nous ne pouvons que nous accrocher à ce qui nous semble juste : créer des vêtements qui offrent à ceux qui les portent la liberté et l'extase que nous voulons ressentir nous-mêmes – danser dans le noir, sans honte, ne serait-ce qu'un instant.