LA BEAUTÉ DE 

Sarah Fadli : "La beauté en 2025, c’est cette envie d’avoir une belle qualité de peau."

Publié le

18 juin 2025

Qu’est-ce que la Beauté en 2025 ? Vaste question à une époque où les critères universels ne sont plus vraiment d’actualité. Multiples, les beautés répondent à des cultures ou à des visions profondes. Ce qui est sûre, c’est que la Quiet Beauty — médecine esthétique invisible — a conquis une génération devenue experte et exigeante en la matière. Le médecin esthétique Sarah Fadli nous explique la façon dont cette quête de beauté naturelle et sublimatrice a fait son entrée depuis plusieurs années, avec en ligne de mire l’envie de valoriser la qualité de la peau.

Sarah Fadli ©DR

Si vous deviez vous présenter en quelques mots…

Je suis le docteur Sarah Fadli, je suis médecin esthétique et j’exerce depuis 12 ans. Si en soin esthétique, la patientèle est très féminine, je fais aussi de la greffe capillaire avec une patientèle plutôt masculine. Je m’occupe de mes deux ados à la maison ! Et j’aime l’idée de transmission donc je donne des cours au Collège de médecine esthétique. J’adore partager mon expérience avec de jeunes confrères quand ils intègrent notre structure, par exemple, ou au sein des laboratoires.

Vous pratiquez ce qu’on appelle la Quiet Beauty. Comment la définiriez-vous ?

Cette idée de "Quiet Beauty" vient du parallèle avec la "Quiet Luxury", lorsque les stars américaines ont commencé à porter de très beaux produits en se focalisant sur la qualité des tissus plutôt que sur les marques voyantes. La Quiet Beauty est une médecine esthétique invisible. On ne transforme pas le patient, on le sublime. Pour cela, on travaille la qualité de la peau, le teint, la pigmentation, l’hydratation, le ralentissement du vieillissement, la stimulation de la synthèse de collagène…

"Je pense que dans 30 ans, les femmes de 55 ans ressembleront aux jeunes de 25 ans."

Via Unsplash

Souvent, nous confondons médecine esthétique et chirurgie esthétique. Pouvez-vous nous rappeler la frontière entre les deux disciplines ?

Oui tout à fait. Pour exercer la chirurgie esthétique, il faut être chirurgien. Moi, je suis médecin esthétique donc tous les actes réalisés sont non invasifs, nous n’allons pas au bloc opératoire, il n’y a pas d’anesthésie générale. De temps en temps, on peut faire des anesthésies locales pour certains traitements mais ce ne sont pas des opérations.

Elle va à l’encontre des transformations esthétiques parfois spectaculaires propres aux années 2000… Pourquoi cette évolution vers la Quiet Beauty, selon vous ?

Au début, les stars faisaient de la médecine esthétique et c’était spectaculaire et très visible ! Le commun des mortels apparentait la réussite sociale à une médecine esthétique visible, comme les lèvres ou les paupières surinjectées. Aujourd’hui, les choses ont évolué, la prise en charge est de plus en plus tôt et on ne désire plus un résultat trop visible.

"Avec les filtres, les femmes sont devenues très exigeantes."

Pensez-vous qu’il s’agit d’une tendance ou d’une nouvelle vision ancrée de ce que doit être la beauté ?

Oui, la pratique de la médecine esthétique se transforme grâce à l’évolution des techniques et des produits utilisés mais aussi grâce à la demande de nos patient(e)s. On s’y adapte. Les réseaux sociaux ont beaucoup modifié les choses. Aujourd’hui, on a des patient(e)s de 25 ans qui nous consultent, avec une certaine connaissance des produits et de la skincare. Ils/Elles sont très informé(e)s et ne veulent pas ressembler à leur grand-mère qui a trop abusé de la chirurgie esthétique, par exemple ! Je pense que dans 30 ans, les femmes de 55 ans ressembleront aux jeunes de 25 ans.

Via Unsplash

La presse avait relayé cet impact "filtré" des réseaux sociaux sur les utilisateur(ice)s qui souhaitent ressembler à ce visage "version améliorée". C’est une démarche à laquelle vous avez déjà été confrontée ?

Au début de ma carrière, on me demandait la bouche de untel ou les sourcils remontés de untel, par exemple. On l’a de moins en moins mais les femmes souhaitent ressembler à ce qu’elles sont. Par contre, elles sont devenues hyper exigeantes avec les filtres, notamment pour le grain de peau, les pores resserrés, l’hydratation… Comme j’ai des filles, j’essaie aussi de leur faire prendre conscience qu’Internet n’est pas toujours la vérité, comme les glass skin qui rendraient la peau hyper lisse, ou une crème qui pourrait enlever toutes les rides, ce genre de "traitement miracle".  C’est le rôle du médecin d’informer.

"La beauté en 2025, c’est cette envie d’avoir une belle qualité de peau."

D’ailleurs, qu’est-ce que la Beauté en 2025 selon vous ?

En 2025, la beauté n’est pas universelle. Elle est multiple, multi ethnique… Je m’occupe aussi de patient(e)s trans qui ont d’autres critères de beauté et d’autres exigences. La beauté en 2025, c’est cette envie d’avoir une belle peau tonique, lumineuse, lisse et hydratée.

La Quiet Beauty séduit autant les hommes que les femmes ?

Oui, les hommes ont adhéré facilement car ils ne souhaitaient pas que ça se voit. Les hommes viennent souvent me voir pour leurs cheveux et après ça glisse ! [Rires] Les hommes veulent renvoyer l’image d’une personne très performante, ce qui est un peu antinomique avec l’image qu’ils ont d’eux en vieillissant. Ils sont très adeptes de la Quiet Beauty.

Via Unsplash

Que faut-il esquiver dans l’industrie de la beauté selon vous ?

Il faut esquiver les faux médecins, c’est terrifiant, il y a eu de graves complications. Il faut aussi esquiver des traitements trop nouveaux avec lesquels on n’a pas suffisamment de recul.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite améliorer l’harmonie de ses traits ?

Ce ne sont pas les traits que l’on sublime, mais plutôt la peau. Il faut apprendre à se connaître pour avoir des traitements adaptés à son épiderme.

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