SPORT
Publié le
17 juin 2025
Le week-end dernier, le Global Arabians Tour a fait escale à Cannes. Un événement encore méconnu en France mais qui passionne les pays du Golfe. Cette compétition unique en son genre célèbre la beauté et l'élégance du cheval arabe, animal emblématique d'une culture millénaire. Une compétition d’envergure que nous explique Jorge Cunha, bras du co-fondateur du Tour Jan Tops, et directeur de la marque et du marketing du circuit Longines Global Champions Tour, Global Champions League et Global Champions Arabians Tour (GCAT), ainsi que le Sheikh Mohammed bin Nasser Al Thani, ancien athlète professionnel et Directeur Général adjoint du circuit GCAT. Si les artistes Sting, DJ Khaled ou encore Florida ont clôturé le show de Miami, le spectacle vivant était de rigueur sur la French Riviera, entre danse, chant, acrobatie et spectacle pyrotechnique, avant l’étape de São Paulo en juillet prochain.
Fondé en 2024 par Jan Tops, créateur du prestigieux Longines Global Champions Tour de saut d'obstacles, et l'homme d'affaires Faleh Al Nasr, le Global Arabians Tour entame cette année, sa deuxième saison. Contrairement aux compétitions équestres traditionnelles, ce circuit ne juge pas les performances sportives mais bien la beauté pure des chevaux arabes et les valeurs qui y sont associées, comme le souligne le Directeur Général adjoint du circuit GCAT et passionné d’équitation, le Sheikh Mohammed bin Nasser Al Thani : "Cet évènement sportif rassemble plusieurs valeurs comme l’équité, l’excellence, l’intégrité et l’élégance", avant d’ajouter : "Tout ce qui se passe ici, à Cannes, laisse de beaux souvenirs. Nous adorons pouvoir être présent dans cette ville et tout ce qui s’y rattache : la plage, l’atmosphère… Nous avons beaucoup d’ambitions pour cet évènement : rassembler toujours plus de monde et élargir toujours plus les destinations".
Les concours évaluent l'attitude, l'allure et la conformation de ces nobles montures, présentées par des "handler" (manieurs) expérimentés qui savent révéler toute leur splendeur. Comme en Formule 1 ou en MotoGP, un système de points récompense les meilleures performances tout au long des 13 étapes réparties entre le Moyen-Orient, l'Europe et l'Amérique, créant une véritable course au titre final.
L'étape cannoise revêt une importance particulière avec la présence annoncée de plusieurs personnalités du Golfe. Jassim bin Hamad Al Thani, frère de l'Émir du Qatar, et Joann bin Hamad Al Thani, Président du Comité Olympique qatarien, qui ont fait le déplacement, accompagnés du Prince Abdullah Al Saud d'Arabie Saoudite. De nombreux autres membres des familles royales du Qatar, d'Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis étaient également réunis. Cette présence illustre l'importance culturelle et économique du cheval arabe dans ces régions, où il constitue un véritable sport national générateur d'investissements considérables.
Habitués aux courses hippiques et aux concours de saut d'obstacles, les Français découvrent un univers différent, où la beauté prime sur la performance. Cette approche, profondément ancrée dans la tradition bédouine, offre une perspective unique sur le rapport entre l'homme et le cheval. L'événement cannois représente une opportunité rare de s'immerger dans cette culture équestre millénaire, tout en assistant à un spectacle d'une rare élégance sur la Côte d'Azur. Notamment, lorsqu’il s’agit de clôturer l’évènement avec un spectacle mêlant danse, chant, acrobates et effervescence pyrotechnique, dans un cadre porté par de prestigieux partenaires comme Richard Mille, entre autres.
Pour nous faire comprendre les enjeux de cette compétition et le lien du cheval arabe avec les Pays du Golfe, le directeur du Global Champions Arabians Tour (GCAT), Jorge Cunha, a répondu à nos questions.
C’est la 2e édition du Global Champions Arabians Tour, lancé par Jan Tops en 2024. Que représente cet évènement ?
Nous avons deux championnats : un aux États-Unis et un en Europe et au Moyen-Orient. Cannes est une des plus importantes destinations que nous avons. Nous irons aussi en Hollande, à Londres et on fera la finale à Prague. Ces deux championnats collectent des points pour les championnats du monde de chevaux arabes qui se déroulera du 3 au 6 décembre prochain.
Vous êtes directeur de la marque et du marketing du circuit Longines Global Champions Tour, Global Champions League et Global Champions Arabians Tour (GCAT). Quel est votre rôle exactement ?
Je construis des marques et mon rôle est de m’assurer que l’image de marque et les valeurs soient respectées. Il y a aussi la création d’une stratégie pour approcher plus d’audience et attirer toujours plus de monde. Tout le monde est amoureux des chevaux et on essaie de créer une expérience dans laquelle les gens passent un bon moment.
Pourquoi avoir choisi Cannes comme une des étapes, à cette compétition ?
Nous souhaitions être en France car il y a beaucoup d’éleveurs de chevaux arabes. Il y avait un évènement pas loin à Menton et nous, nous avons voulu construire quelque chose d'impactant ici.
On parle finalement d’un concours de beauté et d’allure. Quels sont les principaux critères retenus ?
Il y a cinq critères : le genre, la tête, le cou, les pattes et le mouvement. Les chevaux sont jugés sur le respect de ces cinq critères avec des points de 0 à 20 et on fait le total des scores correspondants.
"Le manieur a une vraie relation avec le cheval."
Quelles sont les spécificités du cheval arabe ?
Ils ont des narines plus larges, leur morphologie s’est adaptée à la chaleur du Moyen-Orient et ils s’y acclimatent très bien. Ce sont des chevaux du désert. Depuis toujours, ils sont connus pour vivre aux côtés des habitants et des chameaux.
Et si on parle de leur caractère ?
Je pense que ce sont des artistes. C’est comme un défilé et je pense qu’ils sont conscients de leur belle allure et de leur façon de marcher.
Il y a ce qu’on appelle "un manieur" pour présenter le cheval. Quelle doit être sa relation au quotidien avec lui ?
Oui, on parle de "Handler". Il fait trotter le cheval et le mène pour réaliser les positions. Les chevaux ont des grooms qui s’occupent d’eux et le manieur a une vraie relation avec le cheval, il le connait, il sait comment se positionner. C’est comme un entraineur qui présente le cheval au public.
"Dans la culture des Pays du Golfe, et depuis des siècles, le cheval arabe est un compagnon."
D’ailleurs, comment se passe la phase de préparation de ces chevaux, semblables à des athlètes ?
Les équipes sont vraiment aux petits soins avec les chevaux. Il y a un suivi et une attention au quotidien pour qu’ils soient au mieux.
Il y a cette notion de respect de l’animal. Que représente le cheval dans les pays du Golfe ?
Dans leur culture, et depuis des siècles, c’est un compagnon.
Dans les pays du Golfe, c’est un sport national, auquel nous sommes peu habitués en Occident. Il réunit des Sheikhs du Qatar et des membres de la famille royale, entre autres. Comment définiriez-vous l’ambiance de ce genre de compétition ?
Justement, c’est très compétitif. Les propriétaires et éleveurs, venus de tous les pays, sont présents et veulent gagner ! Ils souhaitent avoir le plus beau cheval pour remporter la compétition !
Que remportera le grand gagnant ?
Il remporte une belle dotation, des points, le prestige d’avoir remporté cette compétition, une sublime couverture brodée à la main. En dehors de la dotation, c’est comme si c’était "l’élu", une belle Miss Univers.
"Pour le dernier évènement fait à Miami, Sting a fait l’ouverture, il y avait aussi DJ Khaled et Florida. Ici, il y aura une centaine de personnes sur la piste pour le show."
Vous clôturez toujours ce show par une grande fête. Ça fait partie du folklore de ce genre de compétition ?
On a voulu créer une expérience autour de la célébration du cheval, aussi bien du côté gastronomique, de l’entertainment, avec un feu d’artifice… Nous souhaitons que ce soit plus qu’un show équestre. Pour le dernier évènement fait à Miami, Sting a fait l’ouverture, il y avait aussi DJ Khaled et Florida. Ici, il y aura une centaine de personnes sur la piste pour le show.
Que faut-il esquiver dans ce genre de compétition ?
[Rires] C’est une très bonne question ! Disons, qu’il faut réussir à esquiver la vie quotidienne pour s'ouvrir et rentrer dans cet univers et cette ambiance.
Que projetez-vous pour cette compétition dans les années à venir ?
C’est un projet à long terme et nous voulons être dans les villes les plus importantes qui ont cette passion du cheval. Des villes nous contactent pour les prochaines étapes… !