PHOTOGRAPHIE

Fifou bouscule les codes à la galerie du Studio Harcourt

Publié le

10 mai 2022

Pour sa première exposition personnelle, l’artiste Fabrice Fournier - baptisé FIFOU - présente une trentaine de photographies à la galerie du Studio Harcourt (Paris XVI) à partir du 24 mai prochain. Des covers d'albums de rap aux clichés des tournages, il renverse les codes avec des portraits, jusqu’ici peu habitués aux murs des musées et des galeries.

LALA ACE, &&&, 2021 © FIFOU

Si la mode et le rap travaillent de concert, de cet heureux mélange, le photographe Fabrice Fournier - FIFOU – a su trouver sa place. A partir du 24 mai prochain, l’artiste prolifique exposera une trentaine de ses images à la galerie du Studio Harcourt (Paris XVI). C'est sous l'invitation d'Agnès Grégoire, commissaire des expositions temporaires de la galerie Harcourt, que l’esthétisme singulier du rap investira les murs de la galerie. Une mise en abîme remarquable qui bouscule les codes habituels de ce genre de lieu prestigieux. "Dans le rap, on aime bien les clichés, les exagérations. Quand j'ai commencé́, on retrouvait toujours ces mêmes codes de mecs dans des environnements sombres ... Ça a été un peu long à casser, mais certains artistes ont ouvert la brèche et depuis c'est entré dans les mœurs [...] Aujourd'hui c'est 50% de musique et 50% d'images", explique Fifou.

Hatik, Sky is the limit, 2021, Vague à l'âme

Le Studio Harcourt, lieu historique qui a vu passer les plus grands noms de la chanson française et du cinéma, au style reconnaissable entre tous, confronte sa collection permanente au style léché du monde du rap, dont les chefs de file sont ainsi présentés dans un hôtel particulier, véritable écrin, au coeur du 16ème arrondissement, brisant les normes et faisant entrer la culture rap dans le patrimoine français. "J'injecte des éléments poétiques dans ce milieu plein de virilité au premier abord. Pour moi une bonne photo de rap, c'est une photo qui dure dans l'aspect, mais qui transmet une émotion et une part de poésie", précise l’artiste. 

Youssoupha, Dark Angel, 2012, Noir désir © FIFOU

S’il ne fallait citer qu’un nom dans l’imagerie du rap français, Fifou serait son plus fidèle représentant. "L'homme aux 600 pochettes de rap" – ou plutôt 800 éditées et plus de 200 en projet, soit 1001 ! - fait le pont entre deux mondes siamois, la musique et la photo. De la pochette Noir Désir de Youssoupha en 2012 à des clichés iconiques en noir et blanc de l’artiste Lala &ce en 2021, le "photographiste" s’est imposé comme une référence et à la "punchline" visuelle bien placée.

Alonzo, Thug love, 2017, 100% © FIFOU

L’exposition Fifou X Harcourt est à découvrir à la galerie du Studio Harcourt (Paris XVI), du 24 mai au 31 août prochain.

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