PHOTOGRAPHIE

Entre humanisme et humour, l'œuvre photographique d'Elliott Erwitt

Publié le

10 mai 2023

Le musée Maillol (Paris VIIe) revient sur la carrière du photographe de renom, Elliott Erwitt, avec une exposition rétrospective jusqu’au 15 août prochain. A la fois photojournaliste, publicitaire, réalisateur et auteur d’une trentaine d’ouvrages, l’artiste a parcouru le monde entier accompagné de son appareil photo. Avec 215 photographies exposées, cette rétrospective permet de découvrir son œuvre mais aussi les coulisses de ses clichés.

Elliott Erwitt

"Photographe amateur" comme il aime se définir pour le sens étymologique du terme : "celui qui aime", Elliott Erwitt a consacré 80 ans de sa vie à la photographie. Le musée Maillol présente l’exposition la plus exhaustive de son œuvre, à ce jour, jusqu’au 15 août prochain. Au programme, 215 photographies à découvrir, en noir et blanc et en couleurs, autour de différents thèmes dont "Between the sexes", "Regarding women" ou "Museum watching". A travers son objectif, celui pour qui "le but de prendre des photos est de ne pas avoir à expliquer les choses avec des mots", dresse le portrait de célébrités telles que Jackie Kennedy, Marilyn Monroe, Alfred Hitchcock et Ernesto "Che" Guevara.

L’exposition s’ouvre sur le célèbre cliché en noir et blanc du chien capturé à New York, aux États-Unis en 1974, suivi d’un autoportrait d’Elliott Erwitt, arborant un maquillage de clown. Un cliché révélateur de sa personnalité et de son humour.  "Si mes photos permettent aux gens de voir le monde d’une certaine façon, c’est certainement d’y voir les choses sérieuses de manière non sérieuse", expliquait le Français, né à Paris en 1928 qui se passionne pour le 7ème art aux États-Unis et intègre la célèbre agence Magnum à seulement 25 ans.

New York City, États-Unis, 1974

Le premier étage de l’exposition est dédié aux photographies en noir et blanc, organisées en huit thèmes. Le premier, "Between the sexes", explore l’image du romantisme avec des images de couples du monde entier dans différents lieux : gares, mairies, fontaine du musée du Louvre ou encore un baiser échangé sur une plage californienne. Les photos se suffisent à elles-mêmes puisqu’elles ont pour seule légende, le lieu et l’année de prise de vue. Elliott Erwitt développe : "Cities" avec des clichés urbains en noir et blanc, "Dogs" où il met en avant son amour pour les chiens qu’il considère être des "parfaits modèles" ou encore "Beaches" avec des photos de plages cambodgiennes, brésiliennes et anglaises

Mise en abîme

Théâtre de la rencontre entre deux arts, la photographie et la sculpture, le deuxième étage de l’exposition est un réel dialogue entre le travail d’Elliott Erwitt et le musée Maillol. C’est dans une salle au haut plafond que le chapitre : "Regarding women" est présenté, entre les photographies en noir et blanc sur les murs et les statues féminines au centre de la pièce. Elliott Erwitt se révèle photojournaliste avec des clichés de différentes personnalités prises dans des moments intimes : la fête des fiançailles de Grace Kelly à New York en 1955 ou encore Jackie Kennedy aux funérailles de John F. Kennedy, à Arlington, aux Etats-Unis en 1963. Une dernière thématique en noir et blanc : "Museum watching", est explorée. Inversant alors les rôles, Elliott Erwitt offre une mise en abîme du public qui, est alors, dans l’objectif du photographe.

De gauche à droite: Frank Taylor, Montgomery Clift, Eli Wallach, Arthur Miller, MarilynMonroe, John Huston et Clark Gable sur le tournage du film Les Désaxés, Reno,Nevada, États-Unis, 1960

"Kolor"

C’est au rez-de-chaussée que sont exposés les clichés en couleur de l’artiste. Elliott Erwitt voyage à Las Vegas, aux Etats-Unis, dans les années 1950 et photographie des danseuses de spectacle. Excellent portraitiste, il immortalise de nombreuses célébrités : De Gaulle, "Che" Guevara, Grace Jones, Andy Warhol et Marilyn Monroe sur plusieurs de ses tournages dont le film Les Désaxés (1960). Elliott Erwitt photographie également des campagnes publicitaires comme Allied Chemical (1967) ou encore pour le tourisme français (1963).

Publicité pour le tourisme français, Paris, France, 1963

"La fabrique"

La rétrospective se termine avec une dernière salle : "La Fabrique" qui donne un aperçu de l’atelier d’Elliott Erwitt. Le photographe partage les coulisses de ses clichés avec différents objets : appareils photos, pellicules, carte de presse Magnum datant de 1953 ou encore les négatifs de certains tirages. Sans oublier les fameux klaxons qu’il utilisait pour attirer l’attention des chiens et pour capturer des expressions plus naturelles lors de portraits. Une anecdote révélatrice de la personnalité et de l’humour de l’artiste qui ne s’est jamais pris au sérieux. Cette exposition rétrospective explore la versatilité d’Elliott Erwitt et ses nombreuses facettes : à la fois sa curiosité, son humour et son humanisme.

Berkeley, Californie, États-Unis, 1956
Danseuses de spectacle, Las Vegas, Nevada, États-Unis, 1957

L’exposition "Elliott Erwitt" au musée Maillol jusqu’au 15 août prochain.

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