ARTS

Du glamour au déclin, "The Tobacco Files" autopsie sans filtre l’image du tabac

Publié le

9 novembre 2023

C’est en résidence, au sein de l’agence d’architecture de Franklin Azzi, que l’artiste pluridisciplinaire Laëtitia Badaut Haussmann présente son solo show "The Tobacco Files" jusqu’au 18 novembre prochain. 8000 images collectées depuis le début de sa recherche iconographique, débutée en 2022, illustrent la "glamorisation" octroyée à l’industrie du tabac au cours du XXe et XXIe siècle, entre contradictions grotesques et marketing morbide.

"The Tobacco Files"

Drew Barrymore, blonde peroxydée la cigarette à la main ; Grace Jones, lunettes de soleil vissées au visage et cigarette au bec ou Christian Bale en sang et allumant sa cigarette dans une scène légendaire d’American Psycho (2000). Ces images rentrées dans l’inconscient collectif honorent un autre acteur tout aussi subversif que dangereux : le tabac. Des stars enfumées, quoi de plus glamour, provocateur et vendeur ces dernières décennies ? Pour raconter la représentation de l’industrie du tabac, du cinéma aux campagnes pro puis anti-tabac, en passant par les publicités dans des revues comme Playboy, l’artiste Laëtitia Badaut Haussmann a rassemblé près de 8000 images (internet, archives, presse…) pour son solo show "The Tobacco Files" présenté à l’agence d’architecture de Franklin Azzi et de son équipe.

"The Tobacco Files"

Durant dix mois, l’architecte et l’artiste échangent et explorent leurs processus créatifs et leurs attraits communs pour l’accumulation. Né de cette rencontre, le projet "The Tobacco Files" s’applique à traiter l’omniprésence de la cigarette dans l’histoire de nos sociétés. "Il ne s’agit pas que de subversion. Cette exposition est aussi profondément féministe puisque la représentation des femmes avec une cigarette a été beaucoup plus tardive", souligne Franklin Azzi lors du vernissage de l’évènement, mardi dernier. Car c’est aussi de cela dont il s’agit : la représentation des hommes, des femmes, des stars, des anonymes à travers une imagerie aussi sulfureuse que destructrice. Avec un processus de collecte quasi-obsessionnel, sans filtre, ni tri, l’artiste réunit un ensemble de visuels anarchiques dans lequel le sujet du tabac devient sensible, dérangeant et un produit ultra rentable porté par des stratégies de marketing de masse, avec des versants aussi grotesques que morbides. L’exposition tend à mettre en évidence les manipulations de nos comportements et les ambiguïtés qu’elles génèrent.

"The Tobacco Files"
"The Tobacco Files"

"The Tobacco Files", au 13 rue d’Uzès (Paris IIe) jusqu’au 18 novembre prochain.

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