ARTS

Bounce Back : le show électro qui mêle danse et dribles

Publié le

17 août 2021

Le dernier spectacle de la chorégraphe Christina Towle, en tournée dans toute l’Île-de-France jusqu'au 12 septembre prochain, mêle danse contemporaine, musique électronique live et pratique du basket-ball.

C’est un bien curieux spectacle qui rappelle par moment l’audace et l’inventivité des Harlem Globe-Trotters. Excepté que, dans le cas de Bounce Back, la démarche se veut plus artistique. Le spectacle, en tournée francilienne samedi dernier rassemble un trio d’interprètes pluridisciplinaires, à la fois musiciens, danseurs et basketteurs. Ils s’appellent Dalila Cortes, Joël Beauvois et Guillaume Chan Tan : tous sont issus de la compagnie Kivuko, que dirige la Franco-américaine Christina Towle.

Le sport, vecteur d'expression artistique

Celle-ci questionne en permanence, dans son travail de chorégraphe, les liens parfois étroits entre danse et sport : “Pour moi, le geste sportif est chorégraphique, le joueur transcende les codes de son sport, qui innove, détourne et invente - devenant artiste de mouvement", explique-t-elle.

Dans Bounce Back, l’artiste analyse le motif du ballon de basket comme vecteur de communication à l’intérieur d’un groupe social et qui permet, par son envoi puis sa réception, d'interagir avec autrui : “Je cherche à voir comment le basket-ball, conçu comme art de la relation, peut être un terrain d'inspiration pour passer du ‘je’ égotique et individualiste à un ‘jeu’ de relations harmonieuses”, détaille Christina Towles.

La chorégraphie se tient sur un terrain de basket-ball imaginaire, où les interprètes adoptent les codes de mouvements liés au sport pour se déplacer dans l’espace. Avec cette contrainte, les trois danseurs se rencontrent sur le terrain et entament un match qui se déroule à travers différentes situations relationnelles : la compétition, le défi physique, l’esquive, la complicité, la conquête ou encore le jeu rythmique.

Une critique de l'individualisme

L’occasion pour Christina Towles de montrer que “si la force d’envoi est supérieure à la capacité de réception, la balle est perdue et ne peut pas avancer”. Le parallèle avec les sociétés contemporaines est dès lors tout trouvé selon elle : “Dans une société où puissance et force priment sur l’empathie et l’écoute, on voit les maillons faibles qui tombent et les puissants qui s’élèvent, nous n’avançons plus ensemble, mais de manière individuelle”.

Les représentations estivales de Bounce Back sont prévues sur de véritables terrains de basket-ball ou des parvis en extérieur. Composées d’un prologue et de 4 modules de 10 minutes (comme la durée d’un match de basket-ball européen), celles-ci sont ouvertes à tous et gratuites.

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