A Milan, Jil Sander explore la pureté comme un terrain d'apprentissage

Dans l'ancien cinéma devenu siège de Jil Sander, baigné de blanc et traversé par une ligne noire, Simone Bellotti orchestre une collection printemps-été 2026 comme un acte fondateur. Ici, l'élégance se cherche, se questionne, se déconstruit. Le décor, minimal et vibrant, relie Castello à la modernité, Milan à Hambourg, dans une ambiance sonore signée Bochum Welt. Chaque silhouette verticale, chaque matière - cuir double face, georgette, laine architecturale - devient une page tournée, une réponse provisoire à des questions essentielles : peut-on ajouter en retirant ? La rigueur peut-elle cohabiter avec la grâce ? La collection, miroir entre féminin et masculin, joue sur les contrastes : tension et calme, transparence et protection, fleurs frivoles et armures modernes. Les coupes sont précises, parfois brisées par un ourlet brut ou un pli inattendu. Les accessoires - ballerines ajourées, sacs Pivot, brogues à talons - prolongent cette quête de sens et de forme. C'est une mode qui avance en posant des questions, qui célèbre la pureté non comme une limite, mais comme un langage. Une esthétique studieuse, tactile, où chaque couture est une pensée, chaque vêtement une hypothèse.