PHOTOGRAPHIE

Willy Ronis en RDA : une utopie sur pellicule

Publié le

9 août 2021

Entre 1960 et 1967, le photographe français Willy Ronis a sillonné l’ancien État communiste, vestige déchu de la Guerre froide. 130 de ses clichés seront exposés du 18 août au 10 octobre prochain à l’espace Richaud de Versailles.

Warnemünde, station balnéaire sur la Baltique (RDA), 1967. © Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diff. RMN-GP

Disparu en 2009 à 99 ans, Willy Ronis était, aux côtés de Robert Doisneau, Izis et Sabine Weiss, l’une des dernières grandes figures de la photographie humaniste. Ses œuvres témoignent d’un regard bienveillant sur les petits détails du quotidien et les points d’accroche entre les peuples. C’est pourquoi, lorsque l’association Echanges franco-allemands (EFA) le contacte en 1967 pour brosser le portrait de ce pays (toujours) assez méconnu qu’est la République Démocratique Allemande (RDA), Willy Ronis n’hésite pas longtemps.

Les amoureux du pont Royal, Paris 1957. © Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diff. RMN-GP

Adhérent au Parti communiste dans sa jeunesse, l’homme est connu pour son engagement en faveur de la cause ouvrière, qui l’a poussé à photographier des mouvements sociaux comme les grèves chez Citroën en 1938-1939 ou celle des mineurs de Saint-Etienne en 1948. Capturer le quotidien, forcément idéalisé, d’un pays neuf et à l’idéologie radicale : telle est la mission que s’est fixé Willy Ronis en se rendant de l’autre côté du rideau de fer.

École de danse Gret Palucca, Dresde (RDA), 1967. © Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diff. RMN-GP

Voyages en terre inconnue

Lors de son premier voyage en Allemagne de l’Est, en 1960, son attention se porte surtout sur les paysages, les moments de loisirs vécus par ses habitants, les scènes de rue. La deuxième fois, en 1967, il capture la vie culturelle et industrielle du pays. Quasiment intégralement en noir et blanc, les photographies rendent compte d’une vision volontiers optimiste de la condition humaine, malgré le régime autoritaire alors au pouvoir. Ce regard empathique n’en oublie pas la profonde souffrance d’un pays déchiré en deux par un mur réputé infranchissable.

L’exposition consacrée à la période est-allemande du photographe (Willy Ronis en RDA : La vie avant tout) associe les clichés pris en RDA avec d’autres récoltés en France. Car au-delà de la connivence évidente qu’entretient Willy Ronis avec le pays qui l’engage et l’accueille à l’intérieur de ses frontières, le message dispensé par ses photographies possède un message plus universalisant, remettant à l’envi l’Homme au coeur des images et d’un idéal de vie en société.

École, quartier Köpenick, Berlin-Est (RDA), 1967. © Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diff. RMN-GP

Cette exposition, coproduite par la ville de Versailles et la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, est à découvrir à partir du 18 août à l’espace Richaud de Versailles.

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