INTERVIEW

Philipp Hugues Bonan, photographe : "J’ai rencontré Keith Haring grâce à mon voisin de palier."

Publié le

26 novembre 2022

Depuis 30 ans, il tire le portrait des plus grands. De César à Claude Gilli, en passant par Roy Lichtensten et Jean Messagier, Philipp Hugues Bonan promène d'abord son argentique dans les ateliers d'artistes contemporains grâce à son mentor André Villers, photographe officiel de Picasso et de tant d'autres maestro. Porté par son humanisme et sa curiosité, il jette ensuite son dévolu sur les artistes de sa génération, les artistes urbains qu'il met en scène du bitume à l'atelier. En résulte des portraits lumineux en noir et blanc, où les sourires sincères se déclenchent aussi rapidement que la confiance mutuelle. Si son carnet d'adresses en ferait pâlir plus d'un, le photographe, qui perçoit en chaque rencontre un signe du destin, préfère rester à l'ombre des sujets qu'il vénère. Humble, généreux et discret, qualités bien trop rares aujourd'hui pour ne pas être soulignées, l'artiste voit son exposition au restaurant l'Alcazar (Paris XIe) prolongée jusqu'au 2 janvier. Rencontre.

Keith Haring © Philipp Hugues Bonan

Avant les peintres et les street-artistes, vos idoles sont Johnny Hallyday, Elvis Presley, Buddy Holly, Eddy Cochran, Chuck Berry ou encore Paul Anka. Quelle est la genèse de votre entrée dans le monde de l’art ?

J’ai découvert le rock’n’roll à l’âge de 8-9 ans...  A la TV je suis tombé sur une émission qui racontait la folie des Beatles, la Beatlesmania, avec les fans qui criaient et tout ça. Fin des années 1950, je découvrais aussi que le rock’n’roll était à l’époque rejeté par certains présentateurs vedettes qui cassaient les disques de rock à la radio afin de bannir cette nouvelle musique. Moi, très jeune, j’achetais alors déjà mes premiers classiques et tous les Salut les copains au point de couvrir entièrement les murs de ma chambre avec des posters de mes idoles. Je commençais donc aussi ma collection de disques. Une vraie passion. J’étais un petit philou car à chaque fois que j’allais chez un copain, je me débrouillais pour que ses parents m’offrent leurs 45 tours 4 titres de leur jeunesse pour ma collection. Un soir à Bourg en Bresse, mon père avait organisé une fête chez moi et l’un de ses invités, patron d’une radio libre à l’époque  (Radio Tropique) tombe sur ma collection de disques, qui l’impressionne. Il m’offre alors 1h d’antenne sur sa radio, et voilà que je me retrouve, avec ma voix d’enfant, à seulement 11 ans, à parler de Gene Vincent, de Chuck Berry et de Rockabilly. J’étais incollable ! Par la suite, j’ai fait un peu de batterie mais je n’ai pas approfondie cet art.

James Brown © Philipp Hugues Bonan

Pourquoi ne pas photographier des rockeurs ?

J’ai appris à connaître le milieu de la musique à mon niveau, j’ai voulu essayer. L’été de mes 18 ans, à Cannes (je passais toutes mes vacances là-bas à l’époque) il y avait un festival de rock sur la place principale "rock sur la ville" et l’organisatrice m’avait proposé de faire des photos. Puis tous les groupes avaient "débarqué" chez moi, c’est drôle mais on avait peu de choses à se dire, ce n’était pas ce que j’attendais. Quelques mois plus tard, j’ai eu la chance de faire des photos de James Brown et j’étais arrivé à m’incruster carrément sur la scène juste à 3 mètres du chanteur, ça a été un Summum pour moi ! Puis la vie a fait que j’ai revu André Villers tout l’été de mes 20 ans, et là ça a été une révélation, la rencontre de ma vie, une magnifique personne (peut-être le plus grand artiste qui m’ai été donné de rencontrer) et là oui, les discussions étaient très enrichissantes. J’ai donc choisi le chemin de l’art, des artistes peintres, des sculpteurs et des photographes !

"J’ai commencé par photographier mes petites amies à 14 ans."

La rencontre décisive, au début de votre carrière, c’est avec André Villers, notamment connu pour avoir photographié Picasso. Quel a été son plus précieux conseil ?

Son premier conseil a été direct, je l'ai vécu comme un choc que je ne comprenais pas… Il m’a mis un livre de Man Ray dans les mains et m’a dit : "Il faut que tu lises, que tu sois au courant de l’histoire de l’art !" Il n’avait pas tort car à l’époque, Man Ray, je ne connaissais même pas alors qu’il était déjà historiquement incontournable (pour les photographes en tout cas). C'est tout de même l’inventeur de la solarisation... Merci André !

André Villers par Philipp Bonan
André Villers © Philipp Hugues Bonan

A quel moment avez-vous eu le déclic pour faire des artistes votre sujet ?  

J’ai commencé par photographier mes petites amies  à 14-15 ans. Je faisais des mises en scène, la journée, dans le Sud de la France en vacances, sur une grande terrasse, je leur faisais mettre des vêtements sexy, on faisait des mises en scènes, c’était rigolo. Le jour de mes 15 ans, ma mère ne savait pas quoi m’offrir alors elle m’a donné l’appareil photo de son père à elle, un vieux Contax Zeiss Ikon. J’ai d’abord photographié des paysages… Comme ce jour où j’ai vu un lapin sur la plage.

"Je n'avais qu'une feuille remplie de numéros et je passais chaque soir 1h à faire la queue à la cabine téléphonique."

C’est assez improbable !

Dans le genre improbable, quand je suis arrivé à Paris, j’ai photographié des mouettes sur les quais de Seine. Je pensais que c’était un oiseau qui ne vivait  que dans le midi, que j’avais là un gros scoop ! J'étais mauvais élève à la fin du collège alors au lycée, j’ai atterri en pension, à Vence. Pas de chance, dans l'école se trouvait un labo photo et j'ai commencé à y développer mes premiers films. Un jour, mon père tomba sur les photos que j’avais faites d’Andréa, une copine de classe et il décida de m’emmener voir André Villers. Il m’encouragea à lui montrer quelques photos et ce dernier commença : "je n’aime pas les petits tirages" (il n’en faisait que des grands à l’époque). Mon père lui demande alors s’il peut m’apprendre la photo. Ce à quoi il ne voyait aucun inconvénient. Deux mois plus tard, il m'apprenait le tirage dans son labo. C'était bouleversant. Dès le premier jour d'initiation, j'appris à faire des solarisations. C’était juste incroyable ! Il mettait une pièce de 5 francs sur la feuille blanche, éclairait la lumière une demi seconde, faisait révéler tout cela et sur l’image apparaissait un soleil comme par enchantement. D’ailleurs, André disait toujours : "J'ai le soleil dans la poche".

Philippe Hiquily par Philipp Hugues Bonan
Philippe Hiquily © Philipp Hugues Bonan

Vous aviez d’autres inspirations ?

A 20 ans, je n’avais d’yeux que pour André, grâce à qui j’ai découvert d’autres artistes, tout ceux qu’il avait lui-même photographié bien entendu puis les autres, que je découvrais par moi-même ! Les premiers artistes que j’ai photographié étaient les amis de mon père : André donc, le sculpteur Claude Gilli de l’école de Nice et Jean Messagier, l’un des plus grands peintres nuagiste. Ce dernier m'avait invité quelques jours dans son moulin à Montbéliard. Je photographiais tout ce qui passait dans mon champ de vision ! C'est à ce moment-là que, sans le savoir, j'ai réalisé mon premier vrai portrait d’artiste. Tout est visible sur mon site. Deux ans plus tôt, à 15 ans, j’avais fait non pas des photos mais une interview du sculpteur Claude Gilli, alors qu'il était en visite à Bourg en Bresse. Il faut dire que j’avais été assez impressionné par l’artiste avec ses réponses tellement espiègles et surprenantes ! (interview qui avait été diffusé sur une radio local « Radio Tonic » ou j’avais à l’époque ma propre émission de radio )… En parallèle de mon initiation à la photo par et avec André Villers, je suis tombé par hasard sur un reportage télé sur Nikki de Saint Phalle et Jean Tinguely, déjà un couple-vedettes à l’époque, à la fin des années 1980. Ils étaient tellement atypiques ! Ça a été une révélation. En les écoutant parler je me suis dit : "Waouwww … je veux photographier des gens comme ça". J’ai écrit une longue lettre à André Villers et j'ai fini par me surprendre à lui dire : "je veux faire comme toi, André, je veux photographier des artistes ! En octobre 1988, je montais alors à Paris, puisqu’on m’avait dit "tous les peintres y habitent". Je n'avais qu'une feuille remplie de numéros et je passais chaque soir 1h à faire la queue à la cabine téléphonique. J'appelais tout un tas de contacts avec toujours avec la même tactique, en déroulant mon pitch de présentation dans le but d’organiser des rencontres photographiques.

"Moi, j’avais déjà photographié Hans Hartung, César, Ben, Messagier… Je n’étais pas démonté pour autant et je savais que je tenais quelque chose de solide."

Comment Paris vous a accueilli ?

Je suis monté à Paris avec trois numéros de téléphone : celui de Claude Gilli, celui de Ladislas Kijno que j’allais appeler de la part d’André Villers et celui d’un critique d’art que mon père connaissait : Patrick Gilles Persin. J’avais 20 ans, je lui téléphone et il me dit : "Vous savez, il n’y a que deux photographes dans le milieu de l’art à Paris : il y a André Morin et André Ostier". Cela ne fit ni une ni deux dans ma tête : sur 5 millions de personnes ? Il ne pouvait pas y avoir que deux photographes !? Je ne comprenais pas, j’étais intérieurement révolté. Moi, j’avais déjà photographié Hans Hartung, César, Ben, Messagier… Je n’étais pas démonté pour autant et je savais que je tenais quelque chose de solide. Par la suite, en 1993, quand je suis allé à New York avec le magazine Technikart, je ne connaissais personne sur place et j’ai osé appelé Karel Appel, l’un des plus grands peintres du groupe Cobra. Je venais également de la part d’André Villers alors il m’a reçu dans son atelier.

artistes par Philipp Hugues Bonan
© Philipp Hugues Bonan

Pour créer du lien à chaque fois avec tous ces artistes ultra sollicités, vous deviez être un sacré tchatcheur…

Déjà, les artistes que j’appelais respectaient André Villers, photographe de Picasso. Et puis, un gamin de 20 ans qui prend les choses en main, ça vaut le coup de miser dessus non ? J’ai eu cette chance. En tout cas mon fil conducteur est le portrait d’artiste. Même si j’ai fait d’autres choses ou ai connu des hauts puis des bas, j’en suis toujours revenu au portrait d’artiste, ma base.

En quoi cette passion vous a sauvé de la folie ?

Je me suis sauvé de la folie moi-même, en m’accrochant à l’art bien entendu mais allant voir les médecins également, en leur faisant confiance et en me laissant guider par eux pour soigner ce côté bipolaire que beaucoup d’artistes ont, à des degrés différents.

"Jusqu’à présent, je ne fréquentais que les artistes d’une autre génération, ceuxque j’appelais et que j’appelle toujours 'les anciens'."

Comment en êtes-vous arrivé aux street-art ?

C’était en juin 1989, à Paris. Le premier street-artiste que j’ai photographié, sans le savoir, c’était Keith Haring. On savait qu’il peignait dans les métros new-yorkais mais on n’appelait pas encore ça de l’art urbain. Le deuxième street-artiste fut Jérôme Mesnager, en 1991.  J’ai eu la chance que Marcel Strouk, qui préparait une exposition personnelle de l’artiste, me demande de réaliser toutes les photos de ce futur catalogue en hommage à la musique. En 2005-2006, je reprenais la photo après une longue pose existentielle. Je retournais à sa rencontre avec Marie Boulogne et ce furent  mes retrouvailles avec Jérôme : j’en ai profité pour savoir s’il connaissait cet artiste que je n’arrivais pas à approcher en la personne de Speedy Graphito que je rêvais de photographier. Il me donna son numéro de téléphone puis de fil en aiguille je finis pas rencontrer tout un tas d’artistes "de rue" qui s’avéraient être les artistes de ma génération à moi ce qui me surprit car je ne les connaissais pas. Jusqu’à présent, je ne fréquentais que les artistes d’une autre génération, ceux que j’appelais et que j’appelle toujours "les anciens".

JonOne © Philipp Hugues Bonan
JonOne © Philipp Hugues Bonan

La plupart des adeptes du street-art intègrent ce monde via le hip-hop. Avec votre passion du rock, vous êtes-vous déjà senti en décalage ?

J’ai toujours revendiqué mon amour du rock’n’roll, je suis un fou de chanson française aussi, j’aime énormément. Ce n’est pas pour ça que je n’écoute pas un peu de hip-hop de temps en temps. Je n’ai jamais traîné avec les rappeurs étant jeune sans pour autant me sentir en décalage. La photographe Maï Lucas, elle qui fut la femme de JonOne pendant des années, était en immersion dans ce milieu, elle a documenté toute la genèse du hip-hop français. Moi, j’ai besoin de sérénité aussi, être en dehors de tout et puis, comme dans un match de rugby, foncer dans la mêler quand il le faut. Je n’appelle pas tous les jours les artistes  en mode "Comment ça va mon copain ?" car j’ai ce besoin d’être seul aussi, d’écouter de la musique, chez moi , au calme, de regarder des sites d’artistes, de galeries, de maisons de ventes aux enchères… J’ai ce besoin de suivre de manière silencieuse ce qui se dit et ce qui se fait …

Robert Combas par Philipp Hugues Bonan
Robert Combas © Philipp Hugues Bonan

Avez-vous été accueilli avec la même chaleur que les artistes que vous aviez l’habitude de photographier ?

Dans les années 1988-1990, mes sujets étaient bien plus âgés que moi ! J’avais 20 ans et les personnes que je photographiais avait 60, 70 ans voire plus. Alors que les street-artistes, c’est ma génération. Quand j’ai eu ce déclic, je n’ai pas réfléchi, j’y suis allé à fond. Dans les deux cas de figure, je ne garde que le meilleur, et franchement, j’ai de quoi remplir plus qu’un frigidaire ! Finalement, le décalage est omniprésent…  Il y a les artistes qui vont à des dîners avec des collectionneurs et il y a les graffeurs qui tagguent dans la rue. Mais partout où je me trouve, j’arrive à me sentir dans mon élément.

"Keith Haring, que je rencontre grâce…à mon voisin de palier."

Vous aviez le goût du risque ?

Bien au contraire, plus c’est risqué, moins ça m’intéresse. Depuis les années 2000, il y a beaucoup d’artistes qui performent de façon légale, à la différence des années 1980-1990 où le vandale était de mise. Je n’ai jamais pris le risque avec mes appareils photos de me faire embarquer par la police. C’est comme aller faire des photos dans un pays en guerre, ça n’est pas pour moi, je suis apolitique. Mon boulot, c’est de faire de belles photos et montrer des belles choses : un sourire, un regard, des couleurs aussi : une composition, une belle lumière… Un jour, en 1993, je suis allé chez George Segal, l’un des plus grands sculpteurs américains, il m’avait fait remarquer en comparant ses photos - il en faisait aussi - aux miennes, qu’elles étaient toutes « enjoy », alors que les siennes étaient plutôt dark.

Gilbert and George par Philipp Hugues Bonan

C’est quoi, justement, le style Philippe Bonan ?

Je veux photographier des belles choses donc, des gens qui dégagent quelque chose, perceptible photographiquement. Même si l’artiste est sérieux (ou pas), le résultat est ce qui s’en dégage à travers mon œil à moi. J’admire tous les gens que je photographie, je m’intéresse à leur travail , si ce n’est le fait que je suis avant tout passionné par ce qu’ils font eux et qu’ils me font rêver bien évidemment, ce pour quoi je suis attiré par eux !

Quel est votre plus beau souvenir ?

Il y en a tellement.

"Le coup de l’anniversaire, je l’ai refait l’été dernier en appelant Michel Onfray."

La rencontre la plus folle ?

Keith Haring, que je rencontre grâce…à mon voisin de palier, mon pote Ludo qui vit maintenant au Brésil et avec qui je suis toujours en contact. Quand je suis arrivé à Paris, je n’avais pas où loger et mon cousin, qui travaillait à la RATP, avait un studio de fonction à Ledru-Rollin. J’y ai vécu plus d’un an. Lui habitait avec sa copine. Mon voisin de pallier, c’était le genre de gars qui sortait tout le temps aux Bains Douches, avec le blouson en cuir flanqué de têtes de mort, la Harley Davidson, les tops modèles qui défilaient toute la journée... C’était clair, il fallait que je devienne son ami ! Alors toutes les deux-trois semaines, je frappais à sa porte pour lui montrer mes photos de peintres que je venais de réaliser. Un jour, il m’a dit « moi aussi j’ai un ami peintre, je vais te le présenter » : c’était Keith Haring. Lui, il l’avait rencontré dans une soirée privé chez Claude Montana, une soirée fashion à l’époque. Il avait remarqué ce gars-là (Keith) avec de grandes baskets, il avait l’air de s’ennuyer. Alors il est allé lui parler et ils sont devenus copains. Tout ce que j’ai fait dans la vie s’est toujours passé de la même manière, grâce au bouche-à-oreilles et aux recommandations.

Lady K
Lady K © Philipp Hugues Bonan

Vous n’avez jamais forcé ?

Si, bien sûre ! Il faut tenter dans la vie, tout est bon à prendre et l’ on ne peut en être que récompensé si l’on fait un effort d’aller vers l’autre. Un jour  il y avait un grand photographe que je voulais absolument rencontrer : Jean-Loup Sieff. Je n’avais aucun contact, je ne savais pas comment le joindre, alors j’ai ouvert l’annuaire. Je l’ai finalement  appelé le jour de mes 30 ans : je lui ai dit « je me fais un cadeau, aujourd’hui je vous appelle » non seulement, il m’a souhaité un bon anniversaire mais en plus il m’offrait le cadeau de venir chez lui à sa rencontre quelque semaines plus tard. J’en garde un souvenir extraordinaire ! Le coup de l’anniversaire, je l’ai refait l’été dernier en appelant Michel Onfray.

Qui vous inspire aujourd’hui ?

Tout se passe au feeling, j’attends la rencontre, que quelqu’un me parle d’une personne, qu’il se passe quelque chose, j’attends toujours le déclic aussi… D’être surpris par quelqu’un ou par une œuvre tout simplement.

Que souhaiteriez-vous transmettre à un apprenti photographe ?

Il y avait un jeune photographe lors de mon vernissage à l’Alcazar, Dimitri, qui a fait une vidéo-photos-reportage de la soirée. Je l’ai rencontré trois semaines plus tôt à la galerie Clavé Fine Art, situé dans l’ancien atelier de César. La boucle est bouclée et l’on ne tourne pas en rond fort heureusement puisque la vie en fait ne fait que continuer !

Chéri Samba
Chéri Samba © Philipp Hugues Bonan

Exposition à l'Alcazar réalisée en partenariat avec la galerie Ange Basso, 22 rue de Seine, 75006 Paris. Jusqu'au 2 janvier 2023.

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