Dimitri Weber : "Avec ‘Tales of Amber’, j’ai voulu traduire le côté brûlant de l’Australie."

Dimitri, si vous deviez vous présenter en quelques mots…

Je suis le fondateur et directeur artistique de Goldfield & Banks. Je suis quelqu’un de curieux, d’esthète et de très passionné.

Pouvez-vous nous parler de la genèse de sa création ?

Je suis parti en Australie par amour, pour la personne avec qui j’étais à l'époque, c’est ce qui m’a séduit pour vivre à Sydney. Je savais que l’Australie était un pays magnifique et qu’il n’y avait aucune marque de parfum. Or, tout le santal que vous sentez chez Hermès ou Chanel vient de ce continent. C’est un énorme exportateur de matières premières, très exploitées pour la skincare mais jamais pour le parfum. C’est ce qui m’a donné l’idée de créer cette collection. J’ai vraiment commencé avec quatre fragrances et aujourd’hui nous sommes dans 65 pays.

C’est le bouche-à-oreille qui a impulsé votre Maison ?

Oui le bouche-à-oreille et YouTube, sur lequel nous avons eu beaucoup de chance de devenir très viral, il y a 8 ans, avec la fragrance "Pacific Rock Moss". C’est le premier buzz de parfum sur la Toile.

C’était donc un public très jeune…

Oui très jeune ! En Australie, notre clientèle a environs 30-40 ans, et aujourd’hui, on voit que la marque cartonne au Royaume-Uni sur un public extrêmement jeune, notamment avec TikTok. Je suis allé à Los Angeles, il y a peu, où nous avons fait plusieurs évènements, et de même, il y avait une jeunesse extraordinaire, qui est dingue de la parfumerie de niche et de ce qui est différent. Un peu d’exotisme avec Goldfield & Banks ne fait pas de mal ! On parle beaucoup d’inclusivité, c’est davantage le cas dans la mode que dans la parfumerie qui garde ce côté très français, un peu italien, anglais ou américain… Je rêve de voir un jour une très belle marque africaine, par exemple. Aujourd’hui, je suis ravi de me dire que nous avons placé l’Australie sur la carte de la haute parfumerie.

‍

"Nous avons une clientèle qui aime acheter la marque car elle rêve et imagine l’Australie grâce aux fragrances."

‍

Vous lancez un nouveau parfum "Tales of Amber". Qu’a-t-il de différent des autres ?

Auparavant, nous avons fait deux collections : The Native, à base de matières naturelles natives d’Australie et The Botanical, à base de oud australien. Avec "Tales of Amber", j’ai voulu traduire le côté brûlant de l’Australie. Nous sommes allés encore plus loin dans la sophistication pour ressentir cette chaleur. Le parfum s’inspire de l’ambre gris de Nouvelle-Zélande — le plus cher au monde — que nous n’avions jamais exploité avant. Travailler avec la très pointue Suzy Le Helley (Symrise), qui a su m’écouter, sans ego (et cela a son importance) était une superbe expérience.

Comment décririez-vous la personnalité de celles et ceux qui portent des fragrances Goldfield & Banks Australia ?

Il y a déjà les vrais aficionados et connaisseurs de niche qui achètent Goldfield & Banks car ils savant qu’ils vont trouver des matières premières exotiques et différentes. Nous avons une appétence de la jeunesse avec cette viralité mais aussi la qualité des parfums qui leur plaît beaucoup. Nous avons aussi une clientèle qui aime acheter la marque car elle rêve et imagine l’Australie grâce aux fragrances. J’ai eu ce même effet quand j’avais acheté "Acqua di Parma", qui me rappelle la Méditerranée. Aujourd’hui, j’en achète encore, sans le mettre, juste pour en avoir chez moi et avoir le rappel de cette mer et des émotions qu’elle génère.

Vous vivez à Sydney. Votre direction artistique a des tonalités très chaudes et orangées qui rappellent la Terre, la nature, le désert australien, Uluru ou Alice Springs… Ce sont des paysages toujours ancrés dans vos propositions ?

Oui, c’est très important. On célèbre la beauté extraordinaire du pays, toute sa splendeur, et sa richesse botanique. Pour moi, le paysage australien est varié, pas monotone avec l’air, les couleurs, le sable…

Vous êtes Franco-Belge, que trouvez-vous sur ce continent que vous ne trouvez pas en Europe ?

Tout ! Je suis toujours émerveillé par la beauté extravagante de nos fleurs. Chaque fleur, chaque feuille est un ovni. On des eucalyptus incroyables, des arbres roses ! Ça existe ! Ayant une maman flamande, j’ai une ouverture hyper artistique et tout ce paysage m’inspire énormément.

‍

"Aujourd’hui, il n’y a plus de mystère autour du parfum et pourtant, pour moi, le parfum, c’est du rêve."

‍

Quels sont les fondamentaux pour obtenir un bon parfum pour vous ?

Il faut de belles matières premières, ce n’est pas un discours marketing, c’est nécessaire. Il faut aussi une belle synergie avec de bons parfumeurs qui te comprennent, et enfin, savoir l’enrober d’un bel écrin.

Vous pensez ouvrir un lieu sur Paris à moyen ou long terme ?

Nous ouvrons notre première boutique à Sydney en février-mars 2026, ensuite Londres, l’Asie et la France, bien sûr, on y réfléchit.

Que faut-il esquiver dans la haute parfumerie selon vous ?

Aujourd’hui, il n’y a plus de mystère autour du parfum et pourtant, pour moi, le parfum, c’est du rêve. Les gens sont plus au courant de tout ce qui entoure la fabrication d’un parfum, et je pense que le mystère devrait davantage être de mise pour préserver cette bulle de rêverie. Personnellement, quand j’achète un parfum, j’aime me laisser guider par la beauté du flacon, le storytelling... Il faut esquiver un peu ce trop-plein d’informations.

‍

‍

Tous les parfums Goldfield & Banks Australia à retrouver ici.