CINÉMA

Derry ouvre ses portes…… et ses cauchemars

Publié le

26 octobre 2025

Lundi 27 octobre, à 2h du matin, Welcome to Derry a fait son entrée sur nos écrans dans une ambiance aussi glaciale que son clown emblématique. Préquel des films Ça et Ça : Chapitre 2, la série revient sous la houlette du même réalisateur, avec l'ambition de creuser les origines du mal qui ronge la ville de Derry. Inspirée de l'univers de Stephen King, mais s'éloignant volontairement des temporalités du roman, la série s'est offert une promotion tentaculaire, entre installations urbaines spectaculaires et collaborations mode inattendues (coucou Stradivarius). Mais derrière le battage médiatique, que vaut vraiment ce premier épisode ?

Ça recommence... mais autrement

Dès les premières minutes, Welcome to Derry installe une tension sourde, presque viscérale. On sent que la série veut prendre son temps, poser ses jalons, et surtout ne pas tomber dans le piège du simple recyclage. Contrairement aux films, qui avaient parfois sacrifié la subtilité au profit du grand spectacle, ce premier épisode joue la carte de l'atmosphère. Et ça fonctionne. Les personnages sont introduits avec soin, sans précipitation ni confusion. Chaque figure semble avoir sa place dans ce puzzle macabre, et l'écriture laisse entrevoir des arcs narratifs prometteurs. Le rythme est maîtrisé, la mise en scène élégante, et l'ambiance années 1960 - loin d'être un simple décor - devient un véritable acteur de l'histoire.

Une fidélité déjà compromise... et pas toujours convaincante

Les films Ça et Ça : Chapitre 2 avaient déjà pris leurs distances avec le roman de Stephen King- parfois trop. En voulant moderniser ou simplifier l'œuvre, ils ont laissé de côté certaines subtilités, ce qui a donné lieu à des adaptations inégales, voire bancales par moments. La série, en tant que préquel de ces films, hérite naturellement de cette orientation : elle ne peut pas - et ne cherche pas — à coller au livre. Ce choix est compréhensible, presque nécessaire, mais il n'est pas sans risque. Si Welcome to Derry veut explorer de nouvelles pistes, elle devra éviter les faux pas narratifs de ses prédécesseurs. Car s’éloigner du roman, oui— mais pour mieux raconter, pas pour s'égarer.

Un final qui mord, une promesse qui tient

Le cliffhanger de fin d'épisode est un modèle du genre. HBO connaît la recette, et elle est ici appliquée avec une efficacité redoutable. Pas de jump scare gratuit, mais une montée en tension qui explose dans les dernières minutes, laissant le spectateur à la fois choqué et accroché. On veut la suite. On la réclame.

Screenshot Welcome to Derry

Techniquement solide, esthétiquement soigné

Les effets spéciaux sont à la hauteur, sans en faire trop. L'horreur est suggérée plus que montrée, et c'est là que réside sa force. L'ambiance rétro est un vrai atout, renforçant le malaise et l'étrangeté de cette ville où le mal rôde depuis toujours. La photographie, les décors, le sound design : tout concourt à créer une immersion glaçante.

Verdict : "Bienvenue à Derry, mais pas sans frissons"

Ce premier épisode de Welcome to Derry est une réussite. Prometteur, bien construit, et surtout porteur d'une vraie vision. Reste à voir si la série tiendra ses promesses sur la durée, et si elle saura offrir une relecture pertinente de l'univers de King. Mais une chose est sûre : le voyage ne fait que commencer... et il s'annonce intéressant.

"Welcome to Derry", disponible sur HBO Max

No items found.
No items found.
No items found.

Plus d'articles