STYLE
Publié le
27 novembre 2024
Égérie de la récente campagne Saint Laurent, en couverture d’éditoriaux les plus pointus ou encore mère dangereuse dans la série phénomène Monstre sur Netflix, au côté de Javier Bardem… Si Chloë Sevigny s’est largement distinguée par son talent d’actrice quasi inné depuis trente ans, la New-Yorkaise s’est très vite vue propulsée au rang d’icône de mode. Une figure de styles, certes, et pourtant, elle ne lance pratiquement aucune tendance et surtout n’en suit aucune. Pleins feux sur une comédienne brillante au style incomparable.
Chloë Sevigny fait partie de ces stars dont le nom reste encore méconnu pour certains. Peut-être parce qu’elle est de ces actrices qui ne jouent que très peu dans des blockbusters mais plutôt dans des films indé aux intrigues obscures. Ou peut-être car malgré son omniprésence sur le grand écran depuis plus de trente ans elle ne fait presque jamais parler d’elle. Une personnalité discrète et insaisissable qui a également participé au mythe autour de sa personne. Mais celles et ceux qui ne connaîtraient pas sa filmographie discerneront peut-être son style. Outre le cinéma, s’il y a bien une chose que Chloë Sevigny sait parfaitement magner, c’est sa façon de s’habiller. Parfois ultra chics ou complètement subversifs, ses looks ont fait d’elle la “cool girl” par excellence. Une icône de mode à part de son milieu, grâce à son sens épatant du style qu’elle ne doit qu’à elle-même.
Ce look singulier, Chloë Sevigny l’a depuis son adolescence. Sûrement grâce à sa mère, avec qui elle a grandi aux côtés de son père et de son frère dans le très conservateur Connecticut, qui lui a transmis son amour pour le vintage. A tout juste 18 ans, la jeune Chloë, à l’âme rebelle, décide de quitter sa région natale pour s’installer à New York et démarrer une nouvelle vie. Un beau jour, alors qu’elle arpente une rue d’East Village, elle se fait repérer par la rédactrice en chef du Sassy Magazine. Épatée par son allure, elle lui offre un stage en tant qu’assistante-styliste. Puis, une chose en entraînant une autre, Chloë tourne dans le clip du groupe de rock Sonic Youth, le crâne rasé, dans les ateliers de Marc Jacobs. Une icône est née. Alors qu’elle enchaîne les apparitions dans des clips et pose pour quelques magazines, elle se lie d’amitié avec des créateurs à l’âme rebelle tout comme elle : les iconiques John Galliano, Alber Elbaz et Alexander McQueen.
Jusqu’ici, c’est surtout le style et le physique singulier de Chloë Sevigny qui attire. Mais ce qui va véritablement la pousser au rang de star, et surtout de star de cinéma, c’est son tout premier rôle dans le film Kids. Le talent de la comédienne est indéniable, alors elle enchaîne les tournages et devient une actrice phare du cinéma indépendant américain. Et c’est dans ces films d’auteurs, aux scénarios alambiqués et sulfureux, que la jeune femme se sent le plus à l’aise. Une volonté de provoquer, peut-être même de déranger, qu’elle distille aussi bien dans ses looks que dans ses rôles. Mais malgré ses nominations et ses distinctions, notamment pour les films Boys don’t cry, The Brown Bunny ou Dogville, Chloë Sevigny n’a jamais cédé aux diktats d’Hollywood. A travers les années, l’actrice a su garder sa singularité et sa liberté en continuant de proposer des looks toujours aussi désinvoltes.
Un je-m’en-foutisme qui fait du bien, dans un univers où règnent les tendances éphémères que l’on oublie aussi vite qu’elles sont lancées. Ce qui est sûr, c’est que Chloë Sevigny est à mille lieues du glamour américain. A l’image de ses personnages, son vestiaire est à la fois brut, extravagant et parfois déconcertant. Elle surprend très souvent avec des associations saugrenues, mêlant pièces de designers et trouvailles chinées en friperie. En tout cas, en tant que véritable caméléon de la mode, son style est toujours remarquable. S’habiller d’un rien comme d’un tout, et surtout ne pas suivre chaque tendance au pied de la lettre, c’est sans aucun doute ce pourquoi Chloë Sevigny s’est vue propulsée au rang d’icône de mode incontestée et incontestable.
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