CINÉMA

Comme dans Matrix, nos cerveaux sont (déjà) connectés aux ordinateurs

Publié le

5 janvier 2021

En 1999, le premier volet de la saga Matrix ouvrait les portes d’un univers hors d’atteinte. Vingt ans plus tard, alors que sort Matrix Resurrections, on constate que des chercheurs du monde entier développent des techniques connectant directement le cerveau humain à la machine. Explications.

Apprendre le kung-fu en quelques secondes n’est pas un problème pour Neo, héros de Matrix qui a reçu un programme téléversé directement dans son cerveau. Sorti au crépuscule du siècle dernier, le premier volet de la saga culte met en scène des humains artificiels connectés à la matrice via le “headjack”, une interface neuronale qui s’accroche derrière le crâne, et qui permet d’y implanter une “sonde de données”. Elles servent à les “brancher” au monde simulé par l’IA qui a pris le contrôle de la planète, mais aussi à télécharger des données et à modifier leur mémoire. Les résistants, les “redpills”, l’utilisent aussi de façon détournée pour rendre leurs membres plus performants et plus forts.

 

En réalité, aucun appareil ne permet de télécharger des données dans le cerveau, mais il en existe déjà pour interagir par la pensée avec des machines. Les interfaces neurales, que développent des chercheurs un peu partout dans le monde, permettent notamment à des patients de commander des membres artificiels ou des machines. Le système BrainGate transforme ainsi les tétraplégiques en chevaliers Jedi, en leur permettant de contrôler, à distance, des objets. Un capteur implanté dans le cortex cérébral convertit l’intention de l’utilisateur en commandes informatiques, destinées à un ordinateur. Ainsi, la personne handicapée peut-elle déplacer des objets par la pensée, allumer la lumière, surfer sur Internet ou même écrire !

Elon Musk lors de la présentation de Neuralink en août 2020 © Wikimedia Commons

Après avoir envoyé les premiers touristes dans l'espace, Elon Musk et son entreprise Neuralink avait le projet d'aider les humains à diriger les appareils électroniques par la pensée, en toute simplicité. Mais l'homme d'affaire a été devancé. Philip O-Keefe, un Australien de 62 ans paralysé, a écrit et publié un tweet par la pensée, rapporte un article de The Independent. L'homme qui souffre de sclérose latérale amyotrophique, plus connue sous le nom de la maladie de Charcot, a été équipé du dispositif Stentrode développé par la start-up spécialisée en neurotechnologie, Synchron. La puce informatique a été implantée en avril 2020 par la veine jugulaire, qui se situe dans le cou et qui relie la tête au cœur, pour éviter de réaliser une chirurgie du cerveau. "Lorsque j'ai entendu parler de cette technologie pour la première fois, je savais qu’elle pouvait me rendre mon indépendance". Ça se tente.

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