INTERVIEW
Publié le
28 septembre 2024
Du 1er au 5 octobre prochain, le court-métrage sera à l’honneur à Lyon. Pour sa 4e saison, le festival international Filmoramax, lancé par le cinéaste Arnaud Mizzon, redorera une fois de plus les lettres de noblesse de ce format court et impactant, apprécié par la nouvelle génération. Pour S-quive, le réalisateur revient sur la genèse de l’évènement qui compte, cette année, dans son jury : Rod Paradot, Sabrina Ouazani ou encore Xavier Gens.
Cette année marque la 4e saison du festival international du court-métrage Filmoramax à Lyon. Quelle est la genèse et la singularité de cet évènement ?
Le prisme est différent du fait que l’évènement est créé par un cinéaste. Je suis réalisateur de films. J’ai eu la chance d’avoir gagné pas mal de festivals dans le monde et d’avoir fait des courts-métrages pour toutes les chaînes de télévision française, mais aussi à l’étranger. Le fait d’avoir fait pas mal de festivals en compétition m’a donné envie de créer le mien et de le développer avec des gens inspirants.
Pourquoi avoir mis les projecteurs sur les courts-métrages ?
Pour moi, le court-métrage est l’essence même de la création. Il y a moins de limites, moins de cadres, c’est une bouffée d’air. C’est plus simple d’aborder des sujets plus impactants avec une liberté assez dingue. Le long-métrage rentre dans un codage beaucoup plus complexe que la société porte envers cette art-là. A bien des égards, le court-métrage a des possibilités plus grandes de nous divertir et de nous emmener dans des chemins plus directs en l’espace d’un temps plus court.
Comment sélectionnez-vous les films en compétition ?
Il y a un comité de visionnage anonyme avec qui nous travaillons. Il est composé de metteurs en scène, de scénaristes et de producteurs. Il y a aussi un programmateur avec qui je travaille, Patrice Revaux, qui fait partie du festival et avec qui, on a beaucoup de discussions. On essaie de trouver une véritable qualité de productions et de scénarios. Ensuite, entrent en jeu le sujet, son traitement, l’actualité et la beauté de l’histoire.
"Le travail fourni par chaque membre du jury est très précis, fin et avec une profondeur artistique très puissante."
Parmi le jury : Rod Paradot, Sabrina Ouazani, Xavier Gens ou encore Charlie Winston sous la présidence de l’actrice Anne Marivin. De quelle façon le composez-vous ?
Je le compose de personnalités très actuelles, qui sont généreuses. C’est très important pour moi car elles doivent donner du temps à tous ces festivaliers. Surtout, je rassemble des acteurs et actrices qui font un cinéma que j’aime. Je souhaitais un jury populaire. Mais attention, le travail fourni par chaque membre du jury est très précis, fin et avec une profondeur artistique très puissante. Il peut toucher aussi bien des gens qui ne vont pas souvent au cinéma que des cinéphiles aguerris.
Pour cette édition 2024, il y aura un jury jeune organisé par le Pass Culture. Pouvez-vous nous en parler ?
Quand j’étais plus jeune, on ne m’a pas donné la chance de faire du cinéma. J’ai dû aller la chercher. C’est un métier un peu compliqué. On a donné la chance à cinq jeunes de s’immerger dans le festival et de regarder les films. Ils représentent une génération et c’est génial de remettre le cinéma au centre du débat et de leur donner l’envie de retourner dans les salles obscures. Le téléphone amène beaucoup de risques quant à la consommation du cinéma et à l’attention qu’ils portent aux films.
La compétition est ouverte aux films étudiants. Il y a cette envie de tourner le festival vers la jeunesse…
Bien sûr. L’idée, c’est de donner des lettres de noblesse au cinéma avec les moyens que l’on a. C’était important pour nous de montrer que les étudiants peuvent faire de grands films.
Quelles sont les autres spécificités de cette saison ?
On a mis en place un petit concours digital sur Internet avec notre partenaire IPLN parce qu’on voulait absolument ouvrir la porte à ceux qui pouvaient réaliser des productions plus petites.
Aux fils des ans, vous avez accueilli des personnalités d’envergure : Tom Holland, Ana Girardot ou Lucas Bravo… Quelles stars du 7e art rêveriez-vous de faire venir à Lyon pour le festival ?
Je dirais Matt Damon, un jour à Filmoramax !
Filmoramax, c’est aussi des concerts. Charlie Winston fera un showcase… Quels sont les autres artistes prévus ?
Il y aura aussi la chanteuse anglophone Lavils et Maybe Merlin, entre autres… !
"Nous souhaiterions faire des projections partout en France toute l’année."
Quelles sont vos aspirations pour l’évènement dans le futur ?
C’est grandir ! Nous allons atteindre un plafond de verre parce que les salles et les séances vont être remplies. Les cinémas Pathé et UGC nous aident bien sûr. Nous souhaiterions faire des projections partout en France toute l’année avec des sujets très différents. On va créer le label Filmoramax.
Vous êtes vous-même réalisateur. L’année dernière, vous disiez vous lancer dans le long-métrage… Où en êtes-vous ?
Ça avance bien grâce à mon nouveau producteur. Il s’agit de l’adaptation de mon court-métrage Dernière ligne droite que j’ai fait avec Gérard Darmon sur le sujet de l’auto-école.
Que faut-il esquiver dans le cinéma selon vous ?
Il faut esquiver tous les gens qui essaient de raconter votre vie alors qu’ils parlent de la leur. Il faut esquiver ceux qui disent que ce n’est pas possible, ceux qui savent tout ! Il faut esquiver les mauvaises ondes et être positif !
Le festival international du court-métrage Filmoramax du 1er au 5 octobre prochain à Lyon.
Plus d'articles