RIVE GAUCHE

Camille de Decker : "Le lien entre BKNK et Beta Publisher, c’est cette fusion de choses que l’on aime : des livres, le café et la nourriture !"

Publié le

24 février 2024

Au cœur du café littéraire BKNK, dans un décor où les mots se mêlent aux saveurs, nous avons eu le privilège de rencontrer Camille de Decker, la créatrice passionnée derrière Beta Publisher et BKNK. Dans cet échange inspirant, nous plongeons dans les origines et les aspirations de ces deux univers intimement liés, révélant une synergie unique entre la littérature et la gastronomie.

Camille de Decker

Pouvez-vous nous parler de l'initiative derrière la création de la collection féministe "À sexe égal" et de son objectif principal ?

Ce qui est à l’origine de la collection "À sexe égal", c’est un recueil de nouvelles, "Loin du cœur", qui est paru il y a maintenant 2 ans. C'était à l'initiative d'un auteur extérieur à la maison qui voulait faire un recueil de nouvelles avec l’association Solidarité Femmes. Il avait déjà pris contact avec eux et il nous a dit qu'il cherchait une maison d'édition pour vraiment porter le projet. Je lui ai dit que ça nous intéressait donc on a mis en place l’appel à textes. On a lu les textes, avec l’auteur en question et, avec Solidarité Femmes pour être sûrs que ça correspondait bien aux valeurs portées, et on a publié ce recueil de nouvelles. Le recueil a connu pas mal de succès. Il y a même eu un lancement au BKNK donc c’était vraiment très sympa et on a eu pas mal de très bons retours. Certains nous ont dit que c’était très bien mais j’avais du mal à lire certaines nouvelles parce que c’était vraiment axé sur les violences faites aux femmes. Il y a des témoignages mais il y a aussi de la fiction. Par exemple, ça ouvre sur une réécriture de la Bible avec Adam et Eve. Donc c’est intéressant de traiter les violences faites aux femmes à partir de ce prisme-là. On s'est dit que c’était bien mais, c’était à la fois dommage, parce qu'on peut tout à fait parler du féminisme de manière générale sans être foncièrement alarmiste, sans juger, sans être condescendant ou agressif. On peut parler du féminisme avec un prisme tous publics et en parler sur différents tons et différents formats, et à partir de là, est venue cette idée de lancer une collection qui parle du féminisme en général mais qui en parlerait aussi vraiment pour tout le monde.

"Les femmes sont beaucoup plus victimes de cyber harcèlement que les hommes."

Quels thèmes spécifiques cette nouvelle collection abordera-t-elle ?

Le féminisme ! Vraiment de manière globale et générale. Le premier texte va être un guide jeune et simple du féminisme pour tous donc ça reprend l'Histoire du féminisme, avec des anecdotes historiques un peu drôles, sympas et assez ludiques. Ensuite, il y en a un deuxième sur le cyber harcèlement, parce que c’est aussi un point du féminisme aujourd'hui avec les nouvelles technologies. Les femmes sont beaucoup plus victimes de cyber harcèlement que les hommes. Après, on va aussi avoir un lien avec les femmes et le sport en lien avec les JO, c’était l’occasion de faire quelque chose là-dessus, et on a aussi un roman qui parle d’un féministe.

Quel est le processus pour les auteurs souhaitant soumettre leurs textes pour cette collection ? Comment les sélectionnez-vous ?

Le processus est assez simple. Il faut juste aller sur le site de la maison d’édition Beta Publisher, on a une rubrique "À Sexe Égal". Il faut simplement envoyer un mail avec le manuscrit. On demande souvent un résumé du texte pour être sûr avant la lecture que ça correspond bien aux différents critères qu’on a fixés pour la collection. Après, pour les critères de sélection, on jugera vraiment le thème. Ça va être aussi le format, on veut des choses un peu variées.

Comment voyez-vous le rôle de cette collection dans le paysage littéraire actuel ?

La collection est aussi née d’un constat. On a regardé un peu ce qui était fait au niveau du féminisme. Et souvent ce sont des maisons spécialisées qui traitent du sujet et nous, on s'est dit pourquoi ça devrait être comme ça ? Et on s'est que nous aussi, nous allions faire une collection féministe.

La date du 8 mars 2024 n’est pas sans symbolique pour l'appel à textes…

OUI ! C’est la date de sortie de notre première parution Le Petit guide jeune et simple du féminisme pour tous, évidemment que ce n’est pas une date choisie au hasard. C’est tout à fait voulu et assumé. Et il y a aussi le 25 novembre qui est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, et là, on va sortir le roman sur le féminisme. C’est bien aussi de marquer des sorties par un ancrage dans le réel. Parce qu’en effet on traite du réel.

"J’ai créé Beta Publisher il y a 7 ans maintenant, j'avais 23 ans je finissais mes études et je n’avais pas de chien, pas de prêt, pas d’enfants et je m’étais dit pourquoi ne pas essayer !"

En quoi cette collection diffère-t-elle des autres publications de Beta Publisher ?

Parce que les autres publications de Beta Publisher font du roman. Le recueil de nouvelles était déjà à part dans nos parutions.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer Beta Publisher ?

J’ai créé Beta Publisher il y a 7 ans maintenant, j'avais 23 ans je finissais mes études et je n’avais pas de chien, pas de prêt, pas d’enfants et je m’étais dit pourquoi ne pas essayer !

Si vous deviez définir les valeurs de Beta Publisher en 3 mots, lesquels seraient-ce ?

Proximité, l’idée d’être à la fois le plus proche possible des auteurs et des lecteurs, il y a aussi la transparence parce que ça va aussi avec la proximité et l'originalité dans ce que l’on propose à la fois dans le coffee shop, par exemple, et puis on a organisé aussi pas mal d’événements. On aime bien les projets un peu hybrides on a des QR codes sur nos livres.

"Le lien entre BKNK et Beta Publisher, c’est cette fusion de choses que l’on aime : des livres, le café et la nourriture !"

Pouvez-vous nous en dire plus sur le café littéraire BKNK et son lien avec Beta Publisher ?

Le café et la maison d’édition, ce sont deux sociétés à part. Le café appartient à ma meilleure amie, avec qui je suis partie à New York avant le Covid. Nous sommes parties dans un Starbucks, qui sont de très grands Starbucks autour de 500 mètres carrés. Je lui ai dit : "Ce serait cool de faire un truc comme ça pour la maison d’édition". On a réfléchi et on adore les coffee shop, les brunchs. Pourquoi pas un coffee shop dans lequel on vendrait les livres de la maison d’édition ? C’est parti de là. Aujourd’hui, on est vraiment un coffee shop. On fait du café, des desserts, on sert à manger le midi et on fait des brunchs le weekend. Et le lien avec Beta Publisher, c’est cette fusion de choses que l’on aime : des livres, le café et la nourriture !

Quel est le but de ce café littéraire et comment espérez-vous qu'il contribuera à l'expérience des lecteurs et des auteurs ?

Il n'y a pas vraiment de but en tant que tel. L’idée, c’était vraiment de créer un lieu où on puisse se poser avec un livre, prendre une boisson chaude et être bien. Et ça apporte aussi un côté vitrine à la maison d’édition. Il y a une véritable porosité. Ceux qui viennent acheter un café regardent aussi les livres !

Quels sont les retours les plus fréquents que vous avez quand les personnes vous donnent leur avis sur BKNK ?

Ils trouvent ça très bon, mais le retour qui revient le plus souvent c’est sur la déco et le principe d’avoir des livres.

En tant que jeune éditrice, quels défis avez-vous rencontré dans le secteur de l'édition et comment les avez-vous surmontés ?

Il y a des défis que j’ai surmontés et il y a des défis que j’essaie encore de surmonter. Mais les défis, entre autres, il y a eu quand on refusait des manuscrits et qu’il y avait des auteurs qui nous renvoyaient des mails en disant que l’on était que des femmes et qu'il fallait mieux que l’on reste à la cuisine. On a eu ce genre de billets sexistes. Après les difficultés qu’il y a aussi, c’est de se faire connaître. La difficulté aussi de le faire accepter par les libraires.

Pouvez-vous nous parler des stratégies de communication innovantes que vous utilisez chez Beta Publisher pour vous démarquer dans l'industrie de l'édition ?

Je ne dirais pas qu'elles sont innovantes. On passe beaucoup par les réseaux sociaux Instagram, TikTok. Et l'illustration, mettre des couleurs comme les maisons d’éditions anglaises. Sinon, les salons ça marche bien aussi. Et "À Sexe Égal" est une manière de communiquer pour la maison sur ce que l’on voudrait que le monde retienne de nous.

Avez-vous d'autres projets à venir en lien soit avec Beta Publisher, soit avec BKNK, ou les deux ?

Oui, on a d'autres projets, après est-ce que je peux en parler ? C’est autre chose ! Pour l’instant, le gros projet c’est "À Sexe Égal".

Comment imaginez-vous l'évolution de Beta Publisher ?

Je lui souhaite que le meilleur. On fait tout avec l’équipe pour que ça progresse et que ça évolue. Donc j’espère que l’on va rencontrer le public.

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